<51>et drame. Il conteste à la comédie sa prétention et sa mission d'améliorer les hommes. „Au théâtre on veut rire.“ Frédéric termine ainsi son épître:

Sweerts, de vos vains plaisirs on ne doit s'occuper
Que lorsque du travail il faut se dissiper.

Le dessin de Menzel ne traduit pas tel ou tel passage déterminé de cette pièce de vers. Il montre l'intendant sous une figure comique, comme ces gens

Toujours embarrassés d'affaires, fainéants,
Profondément remplis de cent riens importants,

derrière les coulisses du théâtre, où les figurants en costumes, ici un guerrier romain, là un chasseur du seizième siècle, se tiennent attendant leur réplique. Apollon, la lyre à la main, personnifie la vraie poésie, les sentiments du poète et le royal poète lui-même; il se détourne avec fierté et mépris comme pour s'éloigner, tandis que le directeur, ravi et souriant, lui démontre les beautés de sa friperie théâtrale.

LXXXXVII.

Toute chose, dans la création, a sa justification et sa raison d'être: telle est, en substance, l'idée de l' „Epître à Algarotti“ . Aucune n'a en partage la beauté et la bonté absolues; il n'en est point, non plus, qui soit uniquement laide et mauvaise.

Oui, la perfection est l'attribut des dieux.
Du bon et du mauvais le bizarre assemblage
De ce faible univers doit être le partage.
Il faut prendre ici-bas le monde tel qu'il est.

Ce sage avis revient à peu près au même que la soumission résignée à la volonté d'Allah, commandée par Mahomet à ses sectateurs. L'artiste a voulu traduire la pensée de l'auteur, par cette image du Mahométan courbé en adoration devant son Dieu, au lever du soleil.

LXXXXVIII.

Le roi réfute l'opinion qu'il met dans la bouche de son secrétaire, le conseiller intime Darget, sur le bonheur et les plaisirs sans mélange de la royauté et du pouvoir souverain; il prouve, en énumérant les ennuis, les fatigues et les douleurs inhérents au pouvoir,