CXIII.

Le royal poète reproche aux Germains le forfait dont ils se rendent coupables en laissant ravager leur pays par les hordes étrangères appelées comme alliés du tyran.

<23>Menzel personnifie, dans une allégorie, ce sujet d'indignation poétique. Saturne, le monstre glouton et hideux qui dévore ses enfants, s'est levé de son siège, dont le dossier est surmonté de la couronne impériale d'Allemagne. Il tient des deux poings Jupiter enfant, et cherche à broyer sous ses lourdes mâchoires le jeune dieu, qui se débat désespérément, avec le faisceau de ses foudres dans la main droite. Rhéa, une vieille hagarde et flétrie, excite ses lions, également affamés, contre le jeune Jupiter, qui figure ici Frédéric II lui-même. Ces fauves, en arrêt, la gueule ouverte, attendent qu'il leur tombe quelque chose de la proie de Saturne.