CLXXXIX.

Un certain mécontentement, à l'égard de divers chefs de l'armée, perce visiblement à travers les lignes de l'instruction de Frédéric II sur les „Règles de ce qu'on exige d'un bon commandant de bataillon en temps de guerre“ . On y lit entre autres choses: „Il ne faut point qu'un commandant de bataillon soit intimidé de se trouver dans une place de guerre. C'est, pour un homme qui n'est ni paresseux, ni lâche, mais qui se sent de l'ambition, une occasion de se distinguer et, par conséquent, de faire fortune .... Mais la longue paix dont nous jouissons<54>rendra tous les commandants inexcusables si, faute de se bien défendre, ils allèguent leur ignorance de la fortification. Le service dans la garnison les occupe au plus deux heures par jour; pour le reste, ils sont maîtres de leur temps, et, s'ils le perdent en fainéantise, je ne pense pas que, s'ils allèguent cette excuse, elle soit tenue pour valable nulle part.“

L'admirable dessin de Menzel montre des groupes d'officiers causant entre eux. Leurs mines et leurs attitudes trahissent, même chez ceux qui ne sont vus que de dos, l'embarras ou la confusion, l'abattement ou la contrariété. On voit qu'ils se sentent atteints par le blâme tombé d'en haut, pour n'avoir pas toujours observé les règles en question, dans la campagne où le commandant, qui porte son bras en écharpe, a reçu sa blessure. „La subordination“ , est-il dit au début de cette instruction, „doit commencer par le major et finir par le moindre tambour.“ Il en est de même aussi des réprimandes, qui, adressées au général, retombent avec une vivacité croissante de grade en grade jusqu'au simple soldat.