<III>

PRÉFACE DE L'ÉDITEUR.

Les ouvrages de Frédéric le Grand excitèrent du vivant même de l'Auteur un puissant intérêt, bien que le public n'eût alors connaissance que des moins importants de ses ouvrages historiques, les Mémoires de Brandebourg et les Éloges, des poésies de jeunesse, et de quelques traités isolés, imprimés en partie seulement pour les personnes qui formaient le cercle intime du Roi. Ces poésies avaient même subi, par des motifs politiques, de notables modifications, avant d'être livrées à une publicité que les circonstances avaient rendue indispensable. Elles n'en furent cependant pas moins imprimées à plusieurs reprises, ainsi que les Mémoires de Brandebourg, les Éloges et L'Antimachiavel; et il parut de ces ouvrages des contrefaçons et des traductions, qui se répandirent rapidement à un nombre considérable d'exemplaires.

Mais à quel point la curiosité publique ne dut-elle pas être émue, lorsqu'on apprit que le Roi, devenu son propre historien, avait tracé de sa main le récit de ses guerres et de son administration, et que ces mémoires, soigneusement rédigés et souvent corrigés, avaient été