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FRÉDÉRIC Ier.

Ce fut l'année 1415 que l'Empereur conféra la dignité électorale et la charge d'archichambellan du Saint-Empire romain à Frédéric VI de Hohenzollern, burgrave de Nuremberg, et qu'il lui fit la donation en propre du pays de Brandebourg. Ce prince, que nous appellerons désormais Frédéric Ier, en reçut l'investiture des mains de son bienfaiteur, à la diète de Constance, l'an 1417. Il jouissait alors de la Vieille et de la Moyenne-Marche. Les ducs de Poméranie avaient usurpé la Marche-Ukraine; l'Électeur leur fit la guerre, les battit à Angermünde, et réunit à la Marche une province qui y était incorporée d'un temps immémorial.

La Nouvelle-Marche était encore engagée à l'ordre Teutonique, comme on l'a dit plus haut; mais l'Électeur, qui étendait les vues de son agrandissement, s'empara de la Saxe, dont l'électorat était vacant par la mort du dernier électeur de la branche anhaltine. L'Empereur, qui n'approuva pas cette acquisition, en donna l'investiture au duc de Misnie, et Frédéric Ier se désista volontairement de sa conquête.

L'Électeur fit le partage de ses États par son testament : son fils aîné,7-a surnommé l'Alchimiste, fut privé de ses droits par son père,<8> qui le laissa avec le Voigtland et son creuset; son second fils, Frédéric, eut l'Électorat; Albert, surnommé l'Achille, eut les duchés de Franconie, et Frédéric, surnommé le Gros, eut la Vieille-Marche; mais la mort de Frédéric le Gros réunit cette province à l'électorat de Brandebourg. Cette équité naturelle qui veut qu'un père fasse un partage égal entre ses enfants, était encore suivie dans ces temps reculés; on s'aperçut dans la suite que ce qui faisait la fortune des cadets, devenait le principe de la décadence des maisons. Nous verrons cependant, dans cette histoire, encore quelques exemples de partages semblables. Frédéric Ier mourut en 1440.


7-a Jean.