<331>Où prospère le sage,
L'imprudent fait naufrage;
Le sort est en nos mains.
Héros, vos grands exploits élèvent cet empire,
Soutenez votre ouvrage, ou votre gloire expire; d
Au comble parvenus il faut vous élever :
A ce superbe faîte
Tout mortel qui s'arrête
Est prêt à reculer.
Dans le cours triomphant de vos succès prospères,
Soyez humains et doux, généreux, débonnaires,
Et que tant d'ennemis sous vos coups abattus
Rendent un moindre hommage
A votre ardent courage
Qu'à vos rares vertus.
Où prospère le sage,
L'imprudent fait naufrage;
Le sort est en nos mains.
Héros, vos grands exploits élèvent cet empire,
Soutenez votre ouvrage, ou votre gloire expire;
D'un vol toujours rapide il faut vous élever,
Et monté près du faîte,
Tout mortel qui s'arrête
Est prêt à reculer.
Dans le cours triomphant de vos succès prospères,
Soyez humains et doux, généreux, débonnaires,
Et que tant d'ennemis sous vos coups abattus
Rendent un moindre hommage
A votre ardent courage
Qu'à vos rares vertus.
d Quand on est au comble, il n'y a plus à s'élever, ou la figure n'est pas juste. Quand Boileau a dit : +
Au comble parvenus il veut que nous croissions,
il l'a dit exprès pour marquer une impossibilité, et il dit ensuite :
Il veut en vieillissant que nous rajeunissions.
On ne s'arrête guère au faîte, c'est-à-dire que cette expression est équivoque, car elle peut signifier qu'on s'arrête sur le faîte, et alors on ne peut plus avancer. On pourrait dire à peu près :
D'un vol toujours {égal / rapide} il faut vous élever,
Et monté près du faîte,
Tout mortel qui s'arrête, etc.
Ce serait grand dommage si vous renonciez à la poésie dans la force de votre génie et de votre âge, et après les progrès étonnants que vous avez faits. J'espère que V. M. occupera encore quelquefois son loisir de ces nobles amusements.
+ Épître VI, v. 113-116 :
Le public, enrichi du tribut de nos veilles,
Croit qu'on doit ajouter merveilles sur merveilles :
Au comble parvenus il veut que nous croissions.
Il veut en vieillissant que nous rajeunissions.