<103>Apprenez donc que nos Césars,
Désœuvrés dans ces champs de Mars,
Ne font que rire, aimer et boire;
Tandis que nos plaisants hussards,
En préludant sur la victoire,
Prennent Mercure pour la Gloire.
S'ils se trompent si lourdement,
C'est qu'ils ne sont pas trop savants,
Peu versés en mythologie,
Guère plus en théologie,
Confondant les biens et les gens.
Tandis qu'engraissés de pillage,
Chez nos rivaux ils font tapage,
Nous demandons de vous, digne suppôt des arts,
Qu'au terme de tous nos hasards,
Vous nous conduisiez vers ce temple
Où l'étranger surpris contemple
Toute la grandeur des Romains
Dans leurs plus florissants destins,
Dans cette salle orbiculaire,
La basilique et sanctuaire
Des voluptés et des plaisirs,
Où nous entendrons les soupirs
De la touchante Melpomène,
Où nous verrons tout le domaine
Et des Muses et d'Apollon.
Dans l'opéra ce dieu fera le violon,
Il daignera lui-même inspirer l'harmonie
Et soutenir la mélodie;
Du chant, des instruments il unira le son
Au charme d'une voix sonore;