<170> autres ouvrages. Des affaires m'appellent en Prusse au mois de juin; mais du premier de juillet jusqu'au mois de septembre je pourrai disposer de mon temps, je pourrai étudier aux pieds de Gamaliel, je pourrai

Vous admirer et vous entendre,
Et du grand art de Cicéron,
De Thucydide et de Maron
M'instruire, et par vos soins apprendre
Le chemin du sacré vallon;
Mais pour y mériter un nom,
Du feu que votre esprit recèle
Daignez à ma froide raison
Communiquer une étincelle,
Et j'égalerai Crébillon.

Comment voulez-vous que je juge qui de vous ou de madame d'Aiguillon a raison? Si la duchesse produit le Testament politique du cardinal de Richelieu en original, il faudra bien l'en croire. Les grands hommes ne le sont ni tous les moments, ni en toute chose. Un ministre rassemblera toutes ses forces, il emploiera toute la sagacité de son esprit dans une affaire qu'il juge importante, et il marquera beaucoup de négligence dans une autre qu'il croit médiocre. Si je me représente le cardinal de Richelieu rabaissant les grands du royaume, en établissant solidement l'autorité royale; soutenant la gloire des Français contre des ennemis puissants et étrangers, en étouffant des guerres intestines; détruisant le parti des calvinistes, et faisant élever une digue à travers de la mer pour assiéger la Rochelle; si je me représente cette âme ferme, occupée des plus grands projets et capable des résolutions les plus hardies : le Testament politique me paraît trop puéril pour être son ouvrage. Peut-être étaient-ce des idées jetées sur le papier; peut-être l'ouvrage de sa vieillesse; peut-être ne voulait-il pas dire tout ce qu'il pensait, pour se faire regretter d'autant plus. Si