<226>De son éclat cette immense carrière
Semble embrasée; elle trace dans l'air
Un grand sillon tout brillant de lumière.
Comme l'on voit au haut du firmament,
Dans leur ellipse effleurant les planètes,
A longue queue arriver les comètes,
Illuminer des cieux l'immense champ,
Rapidement s'échapper aux lunettes
De l'astronome, au ciel les observant;
Ce phénomène au vulgaire tremblant
Semble annoncer la peste en maux féconde,
La guerre, ou bien la prompte fin du monde,
Que l'astrologue a prévus clairement :
De même, alors que disparut la sainte,
Le gros marquis, étant transi de crainte,
Resta longtemps dans l'étourdissement.
Darget très-bien le soutient, le rassure;
Il releva cette heureuse aventure;
Puis tous les deux consultent prudemment :
« Que faut-il faire? Irons-nous tout à l'heure,
Pour sûreté, changer notre demeure? »
Auprès du camp était un petit bourg;
C'était un lieu très-peu digne d'estime,
Il dut pourtant être fameux un jour.
O Jaromircz! non mal né pour la rime,
Comment pourrai-je, en chevillant mes vers,
Placer ton nom discordant à l'oreille,
Peindre tes murs abattus et déserts,
Et l'aventure, à nulle autre pareille,
Qui pensa mettre un gros marquis aux fers?
C'est dans ce bourg que, pis qu'un Allobroge,