<26>Dans la fureur qu'auront ces Euménides,
Ta glace, hélas! dans leurs emportements,
Sera brisée en mille fraguements.
Ah! quel dépit! ce teint plus beau qu'albâtre
Se jaunira; plus de roses, de lis,
Ni plus d'amant de charmes idolâtre;
Vieilles laidrons n'ont plus de beaux Tircis.
En vain tout l'art raffiné des ruelles,
Pompons brillants, mêlés de fleurs nouvelles,
Pareront-ils vos attraits surannés;
L'ajustement et les atours des belles,
Bien loin d'orner vieilles sempiternelles,
Semblent jurer avec des fronts fanés.
L'amour coquet qui plane sur vos têtes,
Qui vous protége aux bals, soupers et fêtes,
Qui de vos yeux nous décoche ses traits,
De ces beaux yeux s'enfuira pour jamais.
Jeune beauté paraît toute adorable,
Vieille guenon du public est la fable.
De vos vieux jours je plains l'affliction :
Il n'est alors aucun moyen de plaire,
Hors que ce soit la conversation;
Mais sans esprit comment y brille-t-on?
Vieille bégueule, ennuyeuse commère,
En ne faisant que contes de grand'mère,
N'attire pas la foule des chalands;
Du vestibule, une odeur pestifère
Dégoûtera vos tristes courtisans
De l'air impur, de l'affreuse atmosphère
Que sans relâche exhale le cautère.