<51>Décore l'édifice et ne le charge point.
A l'aube ce palais se dore
Des premiers rayons de l'aurore,
Sur lui directement lancés;
Par six terrasses différentes,
Vous descendez six douces pentes
Pour fuir dans des bosquets de cent verts nuancés.
Sous ce branchage épais, des nymphes enfantines
Font sauter et jaillir leurs ondes argentines
Sur des marbres sculptés qui ne le cèdent pas
Aux chefs-d'œuvre des Phidias.
Là, le train de mes jours a la démarche unie,
Là ne règne point la folie
Des assommants et longs repas
Que la coutume règle avec sa tyrannie,
Où l'ennui bâillant s'associe
A la profusion des modernes Midas,
Où le rire glacé tout hautement renie
La discordante compagnie,
L'étiquette et les embarras.
Une table à midi frugalement servie,
Qu'on sait assaisonner par d'utiles propos,
Où les traits pétillants de la vive saillie
S'égayent quelquefois sur le compte des sots,
Y pourvoit sans excès aux besoins de la vie;
On y préfère des bons mots
La saillante plaisanterie
A la gourmande intempérie
De vos Apicius et de tous leurs héros.
Là ne paraît point sur la scène,