<4>En vain elle sentit de vos mains triomphantes
Les redoutables traits; ses têtes renaissantes
Bravent encor vos coups.

De ces fiers potentats l'espérance superbe
Désire que nos murs ensevelis sous l'herbe
Attestent notre deuil.
O guerriers généreux! abattez leurs trophées;
Leurs couleuvres dans peu sous vos pieds étouffées
Confondront leur orgueil.

C'est dans les grands dangers qu'une âme magnanime
Déploie avec vigueur la fermeté sublime
Du courage d'esprit.
Le lâche, qui frémit au bruit de la tempête,
Plein d'effroi du péril qui menace sa tête,
Est le seul qui périt.

Au courage obstiné la résistance cède,
Un noble désespoir est l'unique remède
Aux maux désespérés;
Le temps termine tout, rien n'est longtemps extrême,
Et souvent le malheur devient la source même
Des biens tant désirés.

Les vents impétueux d'un ormeau qu'on néglige
Par leurs fougueux efforts font incliner la tige
Et courber ses rameaux;
Mais de la molle arène et du niveau de l'herbe
Il s'élance, et dans peu de sa tête superbe
Il brave leurs assauts.