<127>Contre vous sévit, crie, argue.
« Frères, c'est l'œuvre de Satan,
Dit un prélat à voix aiguë;
Il raisonne, ou j'ai la berlue,
Plus juste que notre Alcoran.
Je vois notre grandeur déchue,
Pourquoi je trouve expédient
Que, sans que son œuvre soit lue,
On brûle sa thèse à l'instant. »
Abbé, vous devenez profane,
Tout prélat en hâte vous damne,
D'interdire vous fait l'affront
De ces lieux dont tomba la manne,
Certe où ni vous ni moi n'irons.
Est-ce ainsi donc que d'une thèse
On récompense les bons mots?
En vérité, graves cagots,
Saints mitrés, ne vous en déplaise,
Je crois qu'en votre diocèse
La grâce éclaire les dévots;
Pour le bon sens, c'est autre chose.
Ne provoquez point son compas;
Craignez surtout, pour votre cause,
Qu'Apollon ne juge Midas.
Pour vous, de Lock nouvel apôtre,
Laissez tous ces bonnets fourrés,
De reliquaires entourés,
Balbutier leur patenôtre,
Sur Escobar perdre leur temps,
Débiter cependant aux nues
Leur tas de visions cornues,