<228>Lors Krasinski lui rappelle l'usage
Très-ancien, aussi juste que sage :
« Il faut piller, ou bien vivre à crédit;
C'était ainsi que Sobieski, grand homme,
En guerroyant vécut jadis, et comme
Il délivra des mains de Soliman
Vienne, réduite à son dernier moment. »
Oui, de Kiew leur repartit l'évêque,
Qui de ses jours n'eut de bibliothèque,
Mais en tableau la Saint-Barthélemi,a
Bon reconfort contre un culte ennemi,
Et de saints os, reliques qu'il expose,
« Le Dieu puissant, qui protége sa cause,
Ce Dieu jaloux, si terrible et si craint,
Rendra pour vous le sacrilége saint.
Volez, pillez, n'épargnez nulle chose;
Qui sert son Dieu n'est jamais criminel.
Pour sûreté, je donnerai d'avance,
Sur mon lambon, devant le maître autel,
Pour tous péchés la plénière indulgence. »
La foule dont ils étaient entourés,
Éprise encor des vapeurs de l'ivresse,
Tant towargisb que petite noblesse,
Aux mots piller et de confédérés
Poussait aux cieux des clameurs d'allégresse;
Et tous enfin, sans bien savoir pourquoi,
Voulaient chasser et le Russe, et leur roi.
Dans ce conflit, où régnait le tumulte,


a Voyez la lettre de Frédéric à d'Alembert, du 26 janvier 1772.

b Les towargis étaient un corps de grosse cavalerie de l'armée polonaise : il n'était composé que de nobles ayant le grade d'officier.