<237>Et la Terreur, qui nous forgea les diables.
Tout au milieu, sur un sacré privé,15
De la déesse est le trône élevé.
Son œil est raide, et sa bouche est béante;
Et dandinant sans cesse sur la plante
De ses deux pieds, sa noble cour l'enchante.
C'est elle qui des papes autrefois
Avait fondé la puissance et la gloire.
O Boniface! ô superbe Grégoire!
Elle faisait recevoir par les rois
Vos mandements, vos insolentes bulles,
Dont se seraient torchés des incrédules.
En apprenant que les confédérés,
Ses chers enfants, de son sang engendrés,
Sont sans espoir, sans secours, sans asile,
Elle pâlit et demeure immobile.
Soudainement reprenant ses esprits,
La rage au cœur, sa fureur indocile
Éclate enfin en ces douloureux cris :
« O chien de Russe! ô monstre! ô crocodile!
Ah! tu triomphe; ô vengeance stérile!
Détruiras-tu mes Polonais chéris?
Non, c'en est trop; que ma fureur éclate;
A mes enfants cherchons un défenseur
Au Nil, au Pont, aux rives de l'Euphrate. »
Tout aussitôt, pour dilater sa rate,
Elle rassemble une épaisse vapeur


15 L'auteur entend le stersicorium sur lequel on assied les papes après leur intronisation. [Cet endroit n'est pas le seul où le Roi ait employé le mot stersicorium; on le retrouve dans sa lettre à d'Alembert, du 22 octobre 1776. Il voulait probablement dire stercorarium, ou plutôt stercoraria sedes. Voyez le Glossaire de Du Gange, et Friderici Spanhemii De Papa foemina.]