<241>Avec le corps des diligents spahis.
Personne d'eux ne sait que pour l'Église
Le coutelas de Mahomet s'aiguise.
Ils marchent tous, ils vont avec plaisir
Pour occuper les bords du Borysthène.
Devant leur front marche le grand vizir;
Vers le Dniester ils arrivent sans peine.
Quand on le sut, tous les confédérés
Devinrent fous; chacun se pâmait d'aise
De voir par eux les pachas inspirés,
Et le croissant sur terre polonaise.
Le Pulawski se croit déjà vainqueur,
Et de Drewitz prédisait le malheur.
Pour Stanislas, reclus dans Varsovie,
Il ne sait plus à quel saint se vouer,
Ni s'il est roi, ni comment dénouer
Ce nœud gordien, formé par félonie.
A Catherine enfin il a recours,
Et ces héros qu'enfante la Russie
Rapidement volent à son secours.
Voyez comment d'une faible étincelle
Peut se former un grand embrasement.
O mes amis! craignez tous le faux zèle,
De tous les feux c'est le plus dévorant.
Gardez-vous bien par trop de bienveillance
De modérer sa folle intolérance.
Mais elle sait comment on doit braver
Constantinople, et Varsovie, et Rome,
Et confondit leurs projets en grand homme.
Tout s'apprêtait alors aux vrais combats;
Ce n'étaient point de frivoles bravades,