<267>Sont comme un astre, en ce jour, obscurci.
Pour s'étourdir sur la bagarre étrange,
Ils vont noyer leur douleur dans le vin.
O cœurs pétris et de boue et de fange!
Quoi! tant de honte et ce fichu destin
Seront de vous oubliés dès demain!
Juste en ce temps, de la Lithuanie,
De ce duché par Suwaroff conquis,
Où l'on a vu des guerriers étourdis,
Battants, battus, chargés d'ignominie,
Revient sans bruit l'orgueilleux Oginski,
Non pas de l'air dont on donne un défi,
Mais rêveur, triste, et l'âme encor chagrine.
Il parut tel dans son accablement
Que le mâtin chassé d'une cuisine,
Serrant la queue et hurlant en fuyant.
Quand il apprit des Français l'aventure :
« Je ne serai donc pas dans la nature
Le seul, dit-il, qu'un sort malencontreux
Persécute; si j'en souffre l'injure,
Ces étrangers ne sont pas plus heureux. »
Leur désarroi l'adoucit, le console
Du sort cruel dont son cœur se désole;
De son malheur il a des compagnons :
Pauvres humains, voilà de vos raisons!
Revers d'autrui l'élèvent, le soutiennent;
Le cœur et l'ire aussitôt lui reviennent,
Et derechef sous les drapeaux de Mars
Il veut combattre et tenter les hasards.
« Venez, venez, dit-il, braves pancernes,
Vous, towargis, vous, guerriers subalternes,