<27>Dresse un trophée à sa malice;
Et si, par un rare bonheur,
Il ne succombe sous la brigue,
Bientôt l'ambitieuse erreur,
Le remplissant de sa fureur,
Par le dédale de l'intrigue
L'égare, et creuse son malheur.
Des cours le mal épidémique,
L'intérêt vil, la politique
Le force souvent à demi
De renoncer à tout ami;
Et leur morale sophistique
Le fait ramper, lâche et soumis,
Aux pieds d'un superbe ennemi.
Toujours rempli d'inquiétude,
Ombrageux au moindre danger,
Il fait sa principale étude
De s'agrandir, de se venger.
L'humble respect, la bienséance,
Sont les dieux qui lui font la loi;
L'ennui qui bâille, et la prudence,
Pesant les mots à la balance,
L'escortent sortant de chez soi.
Ah! malheureux, apprends à vivre;
Jusques à quand veux-tu languir?
Toute la grandeur qui t'enivre
Ne peut t'empêcher de mourir.
Oui, de nos jours le court espace
S'écoule trop rapidement;
Et quand le temps, ce seul temps passe,
On le regrette vainement.