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SCÈNE IX.

La scène représente une grande place; à côté, l'entrée d'un temple, un mausolée.

NARBAS, seul.a

O douleur! ô regrets! ô vieillesse pesante!
Je n'ai pu retenir cette fougue imprudente,
Cette ardeur d'un héros, ce courage emporté,
S'indignant dans mes bras de son obscurité.
Je reviens sans Égisthe; il est péri peut-être.
De quel front aborder la mère de mon maître?
Dieux! cachez mon retour à ses yeux pénétrants;
Dieux! dérobez Égisthe au fer de ses tyrans.
Aucun de mes amis ne parait à ma vue.
Je vois près d'un tombeau une foule éperdue.

AIR.

O vieillard malheureux!
Je sens qu'en moi le trouble,
Dans ces lieux odieux,
A chaque pas redouble.
Si mon prince, inconnu,
Sous le tyran succombe,
O mort! ouvre ma tombe,
Je n'ai que trop vécu.

SCÈNE X.

NARBAS, ISMÉNIE, SUITE DE LA REINE.b

ISMÉNIE.

Quel est cet inconnu dont la vue indiscrète
Ose troubler la Reine, et percer sa retraite?

NARBAS.

Il peut servir Mérope; il voudrait lui parler.


a L. c. acte III, scène I.

b L. c. acte III, scène II.