<87>Oui, suivant hardiment vos désirs curieux,
Jugez tout par vous-même, et voyez par vos yeux,
Vous, de qui le palais des sages est le temple,
Vous, qui de nos Germains devez être l'exemple,
Qui remportez d'ici nos cœurs et nos regrets,
Et changez en partant nos roses en cyprès.
Ah! quand verrai-je enfin ma stérile patrie
Réformer de son goût l'antique barbarie,
Offrir un doux asile aux beaux-arts négligés,
Réchauffer leur ardeur, dans son sein protégés,
Et, faisant refleurir l'esprit et le génie,
Rendre la gloire aux arts, et les arts à la vie?

(Envoyée à Voltaire le 10 octobre 1739.)