<216> n'est pas moins fort dans cette érudition mixte si en vogue de nos jours. Il est politique, physicien, géomètre, enfin tout ce qu'il veut; mais, manquant de force pour approfondir ces sciences, il n'a pu que les effleurer; sans beaucoup d'esprit, il ne brillerait dans aucune. Son goût est plus délicat que juste. Il est satirique, agréable et ingénieux, mauvais critique, et amateur des sciences abstraites. Il a l'imagination très-vive, et, ce qui paraîtra étrange, il n'a presque point d'invention. On lui reproche qu'en passant sans cesse d'une extrémité à l'autre, il est tantôt philanthrope, tantôt cynique, tantôt panégyriste immodéré, tantôt satirique outré. En un mot, Voltaire voudrait être un homme extraordinaire, et il l'est très-certainement.