<389>P. S.a Vous recevrez au mois de mai une remise. Ce sera apparemment la même somme que l'année passée, car je n'ai rien pu prescrire. Vous pouvez juger que le Duc a envie de vous être utile, car c'est un effort qu'il fait, ayant de terribles dettes à payer pour ses prédécesseurs. Il est vrai qu'il a une grande ressource. C'est là sans doute qu'il faut songer à puiser à l'avenir. Elle y est toute disposée; elle vous aime et vous estime véritablement, et se fera un plaisir de vous rendre service, persuadée que, entre gens de même sorte, et qui pensent grandement, on peut s'entr'aider sans conséquence; il ne s'agit que de la manière. Elle ne voudrait pas vous offrir ses ressources, afin que vous ne pussiez pas penser qu'elle exigeât de vous d'autres sentiments que ceux qu'elle croit mériter d'ailleurs. Je n'ai pu que louer cette délicatesse, et j'ai en même temps fait le portrait de votre caractère, qui l'a convaincue que vous pensiez aussi grandement qu'elle. Elle a souhaité que vous lui écrivissiez un mot en allemand; j'ai protesté que cela ne se pouvait absolument point, quoiqu'elle ait donné sa parole de me remettre votre lettre aussitôt qu'elle l'aurait lue. Là-dessus j'ai dit que je vous proposerais de me charger de l'affaire tout comme si c'était en mon nom. Si vous n'avez donc pas de scrupule sur ce sujet, envoyez-moi un mémoire signé ou une lettre par laquelle vous me laissiez maître d'arranger la chose, mais en me recommandant bien sérieusement de m'y prendre avec toute la prudence possible et de manière à ne laisser prise à aucune mauvaise interprétation, vous réservant expressément de vous en prendre à moi, en cas que vous soyez le moins du monde compromis dans cette affaire, ou qu'il s'y trouve la moindre irrégularité, parce que vous vous êtes fait une loi de ne jamais hasarder en votre vie la moindre démarche qui pût avoir seulement l'apparence de n'être pas absolument conforme à votre gloire et à votre devoir, ou seulement à la bienséance; vous terminerez enfin la lettre par quelques mots


a En chiffre.