<128> peu son militaire; mais vous y trouverez du vrai, et je vous prie, par parenthèse, de vous souvenir que la vérité a toujours été ma maîtresse. Lorsque je me mêlerai de courtoisie, ma muse vous fera un compliment plus obligeant. En attendant, je vous prie de croire que je n'en suis ni plus ni moins

Votre admirateur et ami.

67. AU MÊME.

Camp de Friedewalde, 13 juin 1741.

Vif, ou plutôt fort pétulant,
Vous voulez donc, mon cher Jordan,
Quitter les champs de Silésie?
Quel peut être dans votre plan
La raison qui vous y convie?
Vous êtes trop bon courtisan
Pour me dire de votre vie
Que c'est chez nous où l'on s'ennuie;
Mais, rempli de sincérité,
Charmant Jordan, je vous en prie,
Dites ici la vérité.
N'est-ce pas la bibliothèque
Dont l'attrait puissant et vanté,
Le bel Horace ou le Sénèque,
Ou peut-être quelque beauté,
Dont l'enchantement vous attire?
Et lorsque votre cœur soupire,
Trop sensible à la volupté,
Ce vous est trop peu que d'écrire;
Car, après tout, votre hôpital,
Rempli d'extravagants qu'on lie,
Sinistre et funeste arsenal