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187. DU MÊME.

Berlin. 18 octobre 1744.



Sire,

On ne peut être plus sensible que je ne le suis à la paît que veut bien prendre V. M. à ma maladie, qui continue toujours. La prise de Prague,a l'heureux accouchement de madame la princesse,a sont des événements qui font diversion à l'impression que peut causer mon mal. Il me serait bien difficile de ne pas être inquiet sur le sujet de V. M., qui tous les jours est exposée aux dangers les plus imminents.

On dit ici que le prince Charles est à Pisek; que Y. M. va droit à lui pour l'attaquer; que les Hongrois ne veulent point monter à cheval, comme la reine de Hongrie le demande; que les Français, voyant leur roi malade, cherchent à faire la paix; que l'impératrice de Russie enverra huit mille hommes pour se joindre, Dieu sait quand, à l'armée autrichienne. Voilà les nouvelles qui se débitent.

Dieu veuille conserver V. M., et que j'aie bientôt la consolation de pouvoir l'assurer de bouche que je suis avec un respect profond, etc

188. DU MÊME.

Berlin, 10 octobre 1744.



Sire,

On ne parle ici que des progrès victorieux de V. M.; de telles nouvelles ne contribuent pas peu au rétablissement de ma santé. Ce qui m'afflige cependant quelquefois, ce sont les fausses et impertinentes


a Voyez t. III. p. 63 et 64. et p. 90.