<72>De l'immortel Anacréon;
Mais cette volupté qu'il vante
Était beaucoup moins indolente
Que celle de votre Apollon.
Pourquoi, malgré votre faiblesse,
Afficher la froide sagesse
D'un austère fils de Platon?

Personne ne vous en sait gré. Vous martyrisez votre chair dans ce monde, sans obtenir la couronne du martyre dans l'autre. Quelle triste occupation! Pour moi, qui vis selon les lois d'Épicure, et qui ne me refuse point au plaisir, je ne tire point vanité d'une sagesse que je ne possède pas, ni ne me vante des sottises que je fais.

Adieu. Je vais écrire au roi de France, composer un solo, faire des vers à Voltaire, changer les règlements de l'armée, et faire encore cent autres choses de cette espèce.

14. AU MÊME.

Jordan, mon critique et copiste,
Vous, qui poursuivez à la piste
Mes fautes en digne limier,
De grâce, daignez corriger
Raturer, effacer, transcrire
Ces vers que sous un olivier
Quelque Muse m'a fait écrire,
Ces vers que vous voudrez produire
Au bruxellois double coupeau,
Où Voltaire, notre héros,
Régit les Muses, et préside
Au bureau d'esprit, et décide
De l'esprit, du goût et des mots.