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111. AU COMTE ALGAROTTI.

Breslau, 10 janvier 1758.

J'ai bien reçu la lettre que vous m'avez écrite pour me féliciter sur la victoire que j'ai remportée le 5 du mois passé sur l'armée autrichienne. Je suis bien flatté de la part que vous prenez à cet événement, et reçois avec plaisir les vœux que vous formez à ce sujet. Je souhaite qu'ils s'accomplissent; en attendant, me voilà retombé sur mes jambes et prêt à repousser les coups qu'on voudra me porter. Je prie Dieu, au reste, qu'il vous ait en sa sainte et digne garde.

112. DU COMTE ALGAROTTI.

Bologne, 12 janvier 1758.



Sire,

Res gerere et captos ostendere civibus hostes
Attingit solium Jovis et coelestia tentat,

dit votre Horace;a et quel triomphe pour vous, Sire, que trente-six mille prisonniers de guerre faits dans l'espace de quinze jours! Blenheim y est pour peu de chose; V. M. même n'a fait, pour ainsi dire, que préluder à Rossbach. Celle-ci est la véritable apothéose. Et avec quel sang-froid V. M. ne fait-elle pas tout cela! Elle écrit tranquillement de son camp qu'elle est occupée à reprendre Breslau, comme César écrivit à ses amis qu'il faisait devant le préside de Brindisi une


a Épîtres, liv. I, ép. 17, v. 33 et 34.