<16>tières encore plus tragiques. Ce qu'il y a de sûr, c'est que nous n'avons point de bals ni de mascarades, que nous ne conquérons point de royaumes; mais aussi n'avons-nous point de guerre. C'est à présent le temps de notre sommeil et de l'inaction. Il faut croire que, lorsqu'il aura duré son période, un autre lui succédera. Je sais bien que, pour ce qui me regarde, je souhaite avec beaucoup d'empressement que mon temps vienne de vous revoir. Vous êtes trop aimable pour qu'on puisse vous connaître sans vous désirer. Faites donc, je vous prie, que je puisse bientôt me satisfaire, et soyez persuadé que je suis plein d'estime et d'amitié pour vous. Adieu.

7. AU MÊME.

Charlottenbourg, 3 juin 1740.

Mon cher Algarotti, mon sort a changé. Je vous attends avec impatience; ne me faites point languir.

Federic.

Ce 3 juin an de salut 1740, quatrième jour du règne de mon adorable maître.

Venez, Algarotti, des bords de la Tamise,
Partager avec nous notre destin heureux.
Hâtez-vous d'arriver en ces aimables lieux;
Vous y retrouverez Liberté pour devise.

Ceci doit vous faire entendre que depuis quatre jours Frédéric II a succédé à Frédéric-Guillaume.