<191> Que n'ai-je pu voler pour empêcher tant de désordre et tant d'indécence! Je ne puis vous offrir que beaucoup de bonne volonté; mais je sens bien que, dans les circonstances présentes, il faut des effets et de la réalité. Puissé-je être, madame, assez heureux pour vous rendre quelque service! Puisse votre fortune être égale à votre vertu! Je suis avec la plus haute considération,



Madame,

de Votre Altesse
le fidèle cousin, Federic.

3. A LA MÊME.

(Kirschleben) auprès d'Erfurt, 20 septembre 1757.



Madame,

Rien ne pouvait arriver de plus glorieux à mes troupes que de combattre, madame, sous vos yeux et pour votre défense.a Je souhaiterais que leur secours vous pût être plus utile; mais je prévois le contraire. Si je m'opiniâtrais à vouloir soutenir le poste de Gotha par de l'infanterie, je vous ruinerais la ville, madame, en y attirant et y fixant le théâtre de la guerre, au lieu que vous n'aurez à présent à souffrir que des passades qui ne seront pas longues. Je vous rends mille grâces de ce que, pendant le trouble d'une journée comme celle d'hier, vous avez encore trouvé le moment de penser à vos amis et de vous employer pour eux. Je ne négligerai rien de ce que vous avez la bonté de me dire; je profiterai des avis. Fasse le ciel que ce


a Voyez t. IV, p. 166-168, ainsi que les Berlinische Nachrichten, no 115, p. 458.