<220> des hommes, l'ambition est la plus funeste au genre humain. Daignez faire, madame, des assurances de mon estime à M. le duc.

Je pars dans quelques jours pour Leipzig, d'où je compte faire des changements qui tendront à ménager le duché d'Altenbourg et, s'il se peut, à contribuer, avec l'aide du prince Ferdinand, à vous délivrer de l'importun voisinage de vos fâcheux.

Je suis avec tous les sentiments de la plus parfaite considération et d'estime,



Madame,

Votre fidèle cousin et serviteur,
Federic.

24. A LA MÊME.

Leipzig, 3 janvier 1761.



Madame ma cousine,

Chacune de vos lettres, mon adorable duchesse, augmente pour vous mon admiration et ma reconnaissance. Vous surpassez, madame, toutes mes espérances, et vous donnez un bien bel exemple au monde de l'amitié et de ses obligations les plus étendues. Puissé-je y répondre, de mon côté, en vous servant, en vous étant utile, et en pouvant trouver l'occasion de vous prouver que vous n'avez pas obligé un ingrat! Je vous avoue, madame, que je suppose à ce M. Butea un cœur de fer et des entrailles d'airain. Plutôt détournerait-on le cours du Danube, plutôt fondrait-on les rochers de la Thuringe, que de lui faire changer de sentiments. Cependant il est beau de l'entreprendre. Si vous y réussissez, madame, souffrez que j'élève votre entreprise au-dessus de tous les travaux d'Hercule. Je


a Voyez t. V, p. 173, 174, 178, 179 et 248.