<24> très-facilement quiconque voudrait se croire tout ce qu'une imagination italienne est capable de créer. La seconde est à peu près telle qu'Antoine l'eût écrite à César, dans les temps que ce dernier faisait la conquête de l'Angleterre.

Je suis persuadé que c'est pour vous le plus grand plaisir du monde d'être à la veille des plus grands événements de l'Europe, et de voir débrouiller une fusée qui assurément ne sera ni facile ni prompte à mettre en ordre. Les tableaux de nos temps vous fourniront des crayons de ce qu'étaient ces grandes révolutions du temps de la république romaine, et vous donneront peut-être encore plus de force pour les décrire, comme de certains peintres, qui se proposent le sujet de Troie en flammes, sont bien aises de voir des embrasements pour en avoir l'imagination plus frappée.

Expliquez-vous un peu plus clairement sur votre sujet, je vous prie, afin que je puisse vous satisfaire selon votre façon de penser. Quant au titre, ce sera pour cet hiver, à Berlin; quant au reste, je voudrais un langage un peu moins énigmatique.

Adieu, cher cygne; je vous souhaite le retour de votre santé et de vos forces, en vous assurant de mon amitié et de mon estime.

Federic.

14. AU MÊME.

Remusberg, 8 novembre 1740.

Ton Apollon te fait voler au ciel,
Tandis, ami, que, rampant sur la terre,
Je suis en butte aux carreaux du tonnerre,
A la malice, aux dévots dont le fiel