<242> été jusqu'ici. Enfin, madame, on se flatte toujours, car vous savez que les dieux avaient placé l'espérance au fond de la boîte de Pandore.

Je me souviens d'avoir entrevu à Gotha un petit sanctuaire de porcelaine où je n'ai cependant pas été introduit. Ma dévotion pour la déesse qui l'habite m'a inspiré le dessein de lui consacrer une légère offrande. Mais comme les dieux se contentent plutôt de l'intention des hommes que des misères qu'ils leur présentent, je suppose que la déesse de ce lieu pensera de même. Ceci m'a enhardi à lui consacrer le premier ouvrage de porcelaine qui se soit fait à Berlin. Si mon hommage est trouvé trop indigne de la déesse, il n'y a qu'à casser la porcelaine et à l'oublier.

Vous voyez, ma divine duchesse, mon incongruité, mon ineptie et mon imprudence. Réprimandez-moi, si je l'ai mérité, mais que je ne perde pas votre amitié inestimable, chose la plus précieuse que je possède, et daignez ne point croire, pour quelque étourderie qui m'échappe, que j'en suis moins avec la plus grande considération, amitié, estime et reconnaissance,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le fidèle cousin et serviteur,
Federic.

39. A LA MÊME.

Leipzig, 25 janvier 1763.



Madame,

Mon existence, à laquelle vous daignez vous intéresser, vous vaut, madame, un ami qui vous est tout dévoué, et qui serait bien tenté