<255> vénérer. Edelsheim retourne à la terre sainte; pour moi, séparé de ces lieux bénis, je tourne, les matins, les yeux vers l'occident, j'adresse ma prière à la divinité de cette heureuse contrée, et, si mon éloignement dure, je revêtirai le sac et la cendre pour apaiser l'inclémence du ciel, qui m'éloigne de cette Jérusalem moderne. Quant à ce que j'écris, madame de Buchwald n'y trouvera rien à redire, pour le coup; il n'y a là ni Caton, ni Pompée. Elle se trouve dans le sanctuaire, et elle doit approuver ma dévotion pour la divinité dont elle est la première prêtresse. Dans l'espoir de revoir cette terre de promission, recevez, ma chère duchesse, avec bonté les assurances du plus sincère dévouement et de la plus haute estime avec lesquels je suis,



Madame ma cousine,

de Votre Altesse
le très-fidèle ami et serviteur,
Federic.

46. A LA MÊME.

Dahlen, 3 mars 1763.



Madame ma cousine,

Je ne badine en vérité pas, ma chère duchesse, quand je vous compare aux objets du culte du peuple. Je vous le jure, foi d'honneur, que je vous honore et vénère cent fois plus que la Vierge Marie et toutes les saintes du Martyrologe, que je regarde la terre que vous habitez comme un lieu sanctifié par vos vertus; et, comme les juifs regardent pour eux comme une idée consolante de revoir la terre