<7>Qu'Hercule dompte des géants,
Que les dieux vainquent les Titans,
Une moins illustre victoire,
Honorant assez mes talents,
Suffira toujours à ma gloire.

Je suis ravi de ce que vous conservez encore le souvenir d'un endroit où l'on éternise votre mémoire. Vous êtes immortel chez nous, et le nom d'Algarotti périra aussi peu à Remusberg que celui du dieu Terme chez les Romains. Vos collections de jardinage, mon cher Algarotti, me seront d'autant plus agréables, qu'elles me procureront de vos nouvelles. Je regarde les hommes d'esprit comme des séraphins en comparaison du troupeau vil et méprisable des humains qui ne pensent pas. J'aime à entretenir correspondance avec ces intelligences supérieures, avec ces êtres qui seraient tout à fait spirituels, s'ils n'avaient pas des corps; ce sont l'élite de l'humanité. Je vous prie de faire mes amitiés à mylord Baltimore, dont j'estime véritablement le caractère et la façon de penser; j'espère qu'il aura reçu à présent mon Épître sur la liberté de penser des Anglais. Souvenez-vous toujours des amis que vous vous êtes faits ici en vous montrant simplement, et jugez de ce que ce serait, si nous avions le plaisir de vous posséder toujours.

Je suis avec une véritable estime, mon cher Algarotti,

Votre très-affectionné
Federic.