<90>

69. DU MÊME.

Potsdam, 4 août 1751.



Sire,

Selon les ordres de Votre Majesté, j'ai écrit, Sire, pour le palais Pitti et pour le nouveau Palladio qu'on imprime à Venise; et j'espère que V. M. voudra faire aux architectes de Venise le même honneur qu'elle a fait à ceux de Rome et de Versailles, de naturaliser, pour ainsi dire, quelques-unes de leurs productions, et de les entremêler aux siennes. Potsdam va devenir une école d'architecture, autant qu'il est une école de guerre. C'est ainsi que le champ de Mars était orné d'édifices superbes, et que des guerriers poudreux se mettaient à l'ombre d'un portique qui était en même temps dessiné par un apprenti Apollodore. Je supplie V. M. de trouver bon que j'aille pour quelques jours à Berlin.

70. AU COMTE ALGAROTTI.

Potsdam, 6 août 1751.

J'ai reçu votre lettre du 4 de ce mois. Je trouve fort bon que vous fassiez venir de Rome ces dessins du palais Pitti, et de Venise le nouveau Palladio; c'est un soin dont je vous suis obligé. Je placerai volontiers ces ouvrages dans ma bibliothèque. Tout ce qui est bon a chez moi droit de bourgeoisie, et vous savez que je n'ai là-dessus de préjugés ni pour les pays, ni pour les auteurs. Vous pouvez au reste demeurer quelques jours à Berlin, suivant la permission que vous