<18>sant par monts et par vaux, hâtez-vous d'arriver chez l'Achille français et de lui rendre la lettre dont vous êtes chargé.a Si vous eussiez commandé l'armée alliée, vous n'eussiez pas marché si vite, et il y a apparence que, sous votre conduite, elle n'eût été battue qu'au mois de décembre tout au plus tôt. Ayez bien soin de Terpsichore. Il me tarde de vous savoir à Paris. A présent vous aurez occasion d'enfler toutes les voiles de votre éloquence, en faisant votre révérence au Roi. Si vous ne faites pas un compliment digne de la presse, je serai le premier à vous jeter la pierre. Adieu; tous ces grands événements, qui excitent l'ambition des autres, amortissent cette passion en moi. Plus je fais de chemin dans le monde, et plus je reconnais que les plus sages et les plus heureux sont les citoyens des vignes,b qui n'ont d'autre soin que de se rendre raisonnables et les humains heureux.

19. DU MARQUIS D'ARGENS.

Paris, 15 août 1747.



Sire,

Je suis arrivé à Paris depuis trois jours; j'y ai trouvé une lettre de M. Darget, dans laquelle il me dit que V. M. m'a fait l'honneur de m'écrire de Stettin. J'ai été assez malheureux pour ne point recevoir sa lettre; apparemment elle sera arrivée à Wésel lorsque j'en étais déjà parti.

En partant de Liége, j'ai passé par l'année française une seconde fois; de là j'ai été à Bruxelles, où j'ai trouvé M. de Chambrier, qui


a Voyez t. XVII, p. V.

b Voyez t. X, p. V et VI.