<241> le roi de Portugal a fait publier; cela fait frémir d'horreur. Je suis tenté de faire deux sermons sous le nom d'un quaker, pour montrer combien une religion qui n'admet point de prêtres est heureuse. Ces temps malheureux sont également infortunés, de quelques côtés qu'on les envisage, soit qu'on les considère comme produisant les guerres les plus cruelles, soit qu'on examine les ressorts politiques qu'on y fait jouer : ceux de la cour de Rome sont dignes de l'enfer. Il paraît, par les pièces que la cour de Portugal a rendues publiques, que le pape d'aujourd'hui est un grand sot, et que son ministre, le cardinal Torregiani, est un des plus méchants hommes qu'il y ait en Europe. Comme à la paix vous aurez indubitablement des affaires à démêler avec lui, j'espère que vous lui ferez sentir les égards qu'un prêtre à calotte rouge doit à des rois. Vous êtes fait également pour venger vos confrères, comme pour les combattre et pour les vaincre.

Voici une Lettre écrite, à ce qu'il paraît, par un officier français contre l'Histoire universelle de Voltaire. Je crois que vous trouverez que les critiques qui regardent le militaire sont assez bonnes; les autres me paraissent ou fausses, ou bien faibles. J'ai l'honneur, etc.

163. AU MARQUIS D'ARGENS.

(Meissen, 25 ou 26) mars 1761.

Je suis charmé, mon cher marquis, de vous savoir arrivé à bon port à Berlin. C'est un grand voyage pour vous, et voilà votre campagne achevée. En vérité, je suis aussi impatient que vous d'apprendre la reddition de Cassel, et je commence à craindre que, malgré tous les avantages du prince Ferdinand, il ne fasse un pas de clerc qui le