<435> Quel que soit le parti que prenne Votre Divinité hippocratique, je fais des vœux pour qu'il vous soit le plus salutaire. Dixit

Federic.

292. DU MARQUIS D'ARGENS.

Strasbourg, 9 octobre 1764.



Sire,

Avant de parler à Votre Majesté de ma douloureuse et triste route, je commencerai par lui faire excuse d'une étourderie dont je ne me suis aperçu qu'à Göttingue. J'avais emporté à Berlin, dans le fond de mon coffre, les deux paquets des Réflexions sur Charles XII,a pour les remettre à M. Catt; j'oubliai ces paquets, et je ne m'aperçus qu'ils étaient dans mon coffre que pendant mon voyage. Je les ai remis, à Francfort, au résident de V. M., qui s'est chargé de les lui faire parvenir dans la plus grande sûreté.

Je viens actuellement à ma route. La fatigue des mauvais chemins ayant apparemment ému et échauffé les mauvaises humeurs qu'une vie excessivement sédentaire m'avait fait amasser, je pris une espèce de dyssenterie qui allait jusqu'au sang. En arrivant à Göttingue, j'ai été obligé de rester neuf jours dans cette ville pour pouvoir être en état de continuer ma route. Je n'ai jamais été si content d'avoir écrit mes derniers ouvrages dans le goût de messieurs les us, car j'ai été soigné avec grand soin par les plus habiles professeurs de l'université, qui m'ont presque tous rendu leur visite et traité de la manière du monde la plus polie. Enfin, tant bien que mal, ils m'ont mis en état de continuer ma route. Après cela, moquez-vous du grec! Pour moi,


a Voyez ci-dessus, p. 113.