<78> chez nos bons protestants, l'emporte sur l'attachement qu'ils ont pour la communion sub utraque, et je prévois que dans peu cette religion finira, soit qu'on la détruise en me perdant, soit qu'on la laisse mourir de sa belle mort par extinction de zèle. Pour Sa Sainteté, je le trouve le plus fou de tous les successeurs de saint Pierre.

Sa Sainteté me fait l'honneur
De me traiter, dont je me moque,
Comme on traite le Grand Seigneur.
A Daun il a donné la toque,
Le sabre d'immense longueur
Qu'Eugène reçut par faveur
Pour immortaliser l'époque
Des triomphes de ce vainqueur,
Quand dans le sang des infidèles,
D'Ottomans aux papes rebelles,
Il eut lavé son bras vengeur.
Dans nos ridicules querelles,
Dans le cours de guerres cruelles,
Ah! puisse ce bonnet papal,
Qu'a reçu ce grand général,
Se changer, par ses balourdises,
Par ses mécomptes, ses méprises,
Par sa lenteur et ses faux pas,
De l'aveu de tous ses soldats,
De Rome, de Paris, de toutes les Églises,
En tiare du seigneur Midas!
Pour moi, sans toque et sans épée,
Que toute l'Europe attroupée
Poursuit avec acharnement,
Que trois p..... très-haut huppées.
Par caprice préoccupées,
Guerroient encore chaudement,
Sans être béni de personne,
Toujours sans sacrement, sans prône,
Calviniste, ni luthérien,
Je ne désespère de rien,
Si ta main, marquis, me la donne.