<136>Aussitôt que le prince Léopold eut passé le défilé de Herzmanmiestetz, l'avant-garde continua sa marche. Le Roi choisit en route une position pour l'armée, et il fit avertir le prince Léopold de camper la droite à Czaslau, et la gauche au village de Chotusitz. L'avant-garde ne devançait l'armée que d'un demi-mille; elle prit des cantonnements entre Neuhof, à la droite de l'armée prussienne, et Kuttenberg : on trouva dans cette ville une cuisson de pain préparée pour les Autrichiens, et tous les secours dont les troupes peuvent avoir besoin. L'avant-garde devait s'assembler au signal de trois coups de canon sur la hauteur de Neuhof; ce qui était facile, parce que les régiments les plus éloignés n'étaient qu'à un quart de mille des autres. Vers le soir, le prince Léopold envoya un officier pour rapporter au Roi que la marche de l'armée ayant été appesantie à cause de l'artillerie et le gros bagage, il n'était arrivé au camp qu'au soleil couchant, ce qui l'avait empêché de prendre Czaslau; et qu'il avait appris que le prince Charles campait à Willimow, c'est-à-dire à un mille du camp prussien.

Tout cela préparait la bataille qui devait se donner : dans cette intention le Roi partit le 17, à quatre heures du matin, pour joindre le prince Léopold. En arrivant aux hauteurs de Neuhof, on découvrit toute l'armée autrichienne, qui pendant la nuit avait gagné Czaslau, et qui s'avançait sur quatre colonnes pour attaquer les Prussiens; voici l'ordre dans lequel ellesa étaient rangées. Elles étaient dans une plaine dont la gauche tire vers le parc de Sbislau; entre ce parc et le village de Chotusitz, le terrain était marécageux et traversé par quelques petits ruisseaux. La droite aboutissait proche de Neuhof et s'appuyait à une chaîne d'étangs, ayant une hauteur devant elle. Le Roi fit avertir le maréchal de Buddenbrock d'occuper cette hauteur avec sa cavalerie; au prince Léopold, de détendre promptement les tentes, de mettre les deux tiers de l'infanterie en première ligne, et


a Les troupes prussiennes.