<167> gauche attaqua l'ennemi, et battit toute la première ligne de cette aile. Le régiment du prince Guillaumea et celui de Waldowa percèrent la seconde ligne, et hachèrent en pièces tout le régiment de Vetesb des Autrichiens, ce qui dégarnit pourtant notre aile gauche de cavalerie; et, tandis que notre cavalerie prenait leur infanterie en flanc, quelques escadrons de l'ennemi trouvèrent moyen de prendre en flanc notre infanterie de l'aile gauche, postée de l'autre côté de Chotusitz, ce qui ne laissa pas de nous causer du dommage, d'autant plus que les grenadiers autrichiens avancèrent derrière leur cavalerie, et prirent le village à revers, et le mirent en feu, ce qui obligea notre infanterie d'abandonner le village, et de poster ceux qui avaient été dans le village, sur le flanc de notre infanterie, face au village, et l'infanterie qui avait été de l'autre côté du village, derrière un chemin creux qui en était très-peu distant.

Le feu de notre infanterie redoubla; la cavalerie ennemie de l'aile droite et de l'aile gauche était battue, ce qui donna le moyen au Roi d'avancer avec toute l'aile droite de l'infanterie, mouvement par lequel toute l'infanterie ennemie était prise en flanc; sur quoi, l'ennemi fut chassé de notre droite, et tous, tant cavalerie qu'infanterie, prirent la fuite avec la plus grande confusion du monde, et se retirèrent par trois ou quatre endroits différents.

Trois ou quatre escadrons de l'ennemi tenaient encore ferme du côté de Czaslau; mais le Roi, avançant avec toute l'armée vers Czaslau, se rendit en moins de rien maître de la ville, et détacha le lieutenant-général Jeetze avec quelques bataillons, et le lieutenant-général Buddenbrock avec trente escadrons et les hussards, à la poursuite de l'ennemi.


a Voyez ci-dessus, p. 138 et 140.

b Voyez ci-dessus, p. 138. La Gazette privilégiée de Berlin, du 29 mai 1742, et vraisemblablement aussi l'autre gazette, que nous n'avons pu comparer, nomme un autre régiment, dans ces termes : « und machten das ganze Oesterreichische Husaren-Regiment von Festetitz totaliter zu schanden. »