« <III> trouverez convenable. » - A Jordan, trois jours après la victoire : « La relation qui paraîtra, de ce qui a précédé et suivi la bataille, est dressée par moi-même, et elle est conforme à la plus sévère vérité. » - A Algarotti, le 29 mai : « La relation que vous lirez est de ma plume, et exacte, et conforme à la plus sévère vérité. » - Il écrit encore à Jordan, le 5 juin : « La relation imprimée de Berlin, qui sans doute court à présent tous les cafés de l'Europe, est sortie de ma plume. J'ai détaillé toute l'action avec exactitude et avec vérité. » - Et à Voltaire, le 18 juin : « Je vous envoie la relation que j'ai faite moi-même de la dernière bataille, comme vous me la demandez. » Voltaire répondit au Roi : « La relation de votre bataille de Chotusitz, que vous avez eu la bonté de m'envoyer, prouve que vous savez écrire comme combattre; j'y vois, autant qu'un pauvre petit philosophe peut voir, l'intelligence d'un grand général à travers toute votre modestie. Cette simplicité est bien plus héroïque que ces inscriptions fastueuses qui ornaient autrefois trop superbement la galerie de Versailles, et que Louis XIV fit ôter par le conseil de Despréaux; car on n'est jamais loué que par les faits. »

Frédéric fit traduire cette relation en allemand, et la publia dans les deux gazettes de Berlin du 29 mai; le texte français parut le même jour, dans une édition spéciale, sous le titre de Relation de la bataille de Chotusitz. A Berlin, 1742, in-4.

Dans l'impossibilité de nous procurer l'édition originale, nous avons eu recours aux archives du Cabinet, où est conservée (F. 8. H.) la minute du texte, de la main d'un secrétaire du Roi, et corrigée par un des conseillers de Cabinet. Il s'y trouve également une copie de cette pièce : c'est ce dernier manuscrit que nous publions; il est conforme à la traduction allemande.

On remarquera aisément que le Roi ne s'est pas servi de cette Relation pour composer, dans l'Histoire de mon temps, le récit de la bataille de Chotusitz.

Nous avons jugé convenable de donner, à la fin du second volume, la Correspondance du Roi avec Sir Thomas Villiers relative à l'histoire de la paix de Dresde, parce qu'immédiatement après la paix de Dresde cette correspondance fut publiée, selon toute vraisemblance par Villiers lui-même. Le libraire Haude de Berlin, au mois de février 1746, exprima le désir de la réimprimer : le Roi, en y consentant, lui fit demander l'édition de Londres, pour y ajouter encore quelques mots de sa propre main.