<144>Mon opinion sur le sujet de votre armée, Sire, est qu'une couple d'années la remettra non seulement sur un bon pied, mais qu'elle surpassera même par sa valeur intrinsèque celle des premières campagnes, puisque nous étions tous apprentis et dans le noviciat, au lieu que les trois quarts de l'armée d'à présent ont fait la guerre, et que vous y avez formé autant d'officiers.

Je suis pénétré, Sire, de votre gracieux souvenir et du présent de la porcelaine, que je trouve infiniment belle. Je souhaite que la fabrique de Berlin y réponde, ne pouvant m'imaginer qu'elle puisse la surpasser.

Ceux qui vous ont accusé l'état de ma santé en ont fort bien jugé. J'ai bonne apparence à table et assis; mais il me semble que le corps, les jambes et la voix s'affaiblissent de plus en plus. J'ai dessein de prendre le petit-lait et les herbes vertes le 10 ou 15 de mai, pendant trois semaines. Disposez de moi, Sire; décidez si je dois jouir du bonheur de me mettre à vos pieds avant ou après ma cure, ou aux dépens du petit-lait même.

Puisqu'il faut opter pour les vieilles drogues, je crois devoir donner à l'oxycrat ancien du Rhin la préférence à l'hypocras de Hongrie. Je suis, etc.

28. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Le 18 avril 1764.

Je vous envoie, mon cher ami, du vin vinaigre du Rhin, comme vous me l'avez demandé. Je souhaite qu'il vous donne des forces et rétablisse votre santé. Je ne troublerai point l'usage de votre petit-lait, car je suppose que notre exercice et tout cet attirail militaire ne