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40. AU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Le 10 février 1765.

Je vous envoie, mon cher ami, un fragment de pâté du Périgord véritable, avec des truffes qui viennent de ce pays-là. Je souhaite qu'il vous ragoûte, et que cette occasion me procure des nouvelles de votre santé, car, quoique voisin, je n'apprends pas le mot de ce qui vous regarde, bien que personne ne s'y intéresse plus que votre ancien et fidèle ami.

41. DU BARON DE L. M. FOUQUÉ.

Brandebourg, 11 février 1765.



Sire,

Je suis très-sensible à la bonté de votre gracieux souvenir, et me réjouis fort de vous savoir dans votre repos. Il paraît très-convenable, Sire, d'en prendre de temps en temps à votre âge pour faire vie qui dure. La différence de l'original du pâté du Périgord à la copie de Brandebourg me paraît très-remarquable. Je dois la même justice à celui de Sans-Souci, et trouve, selon mon goût, que l'assaisonnement de sire Noël l'emporte sur l'original même.

Ma santé est fort journalière; je ne sors de mon enclos que pour me rendre au temple, y porter mes vœux pour la prospérité de V. M., et puis de temps en temps pour déterrer un blaireau. D'ailleurs, je vis dans la retraite, et ne vois chez moi que quelques officiers de la garnison, mes collègues et ma fille, qui depuis peu de temps est revenue s'établir à Brandebourg avec ses deux enfants, Henriette et