<292> de terre, de madame Denis et d'une comète; il ne faut qu'un de ces fléaux pour tout détruire. J'espère qu'il en sera de ces conjectures comme de bien d'autres. On a prophétisé à peu près les mêmes malheurs à la reine de Hongrie; j'en excepte Voltaire. Elle a indiqué des jeûnes, des prières; on expose le venerabile à Vienne. Sans doute qu'après cela le bon Dieu y pensera plus d'une fois avant que d'entamer l'Autriche. On vous dira sans doute, mon cher mylord, que je suis un peu moins jacobitea que je ne l'ai été; ne me prenez point en haine pour cela, et soyez persuadé que je vous estime toujours également. Adieu.

7. MYLORD MARISCHAL A SON FRÈRE LE FELD-MARÉCHAL KEITH.

Le 12 février 1756.

Hospodin General, j'ai écrit au Roi par ce courrier, le priant de me donner mon congé. Je lui dis seulement que je me trouve trop chargé d'affaires, et que je serai toujours reconnaissant (ce qui est bien vrai) de sa bonté de m'avoir donné une douce retraite dans mes vieux jours, mais que l'effet ne répond pas à son intention par la situation et train d'affaires du pays; et il est sûr que j'en ai trop. Je vois chaque jour de nouvelles raisons à me déterminer au parti d'une retraite absolue : mon âge, mon peu de connaissances en affaires de procès et de droit, les embarras des priviléges mal expliqués, et puis l'impossibilité de contenter les ministres. Je viens de recevoir un


a Voyez t. XIX, p. 48.