<327> ma consolation. Je comprends que les hirondelles annonceront votre venue, et que le soleil, plus vigoureux qu'il n'est à présent, vous accompagnera. Voudriez-vous bien, avant votre départ, écrire à Rome? Je voudrais pouvoir engager Battoni à venir ici en service;a mais il faut savoir ce qu'il demande, et s'il est raisonnable. Adieu, mon cher mylord; les affaires m'interrompent, et j'en ai à tout moment de nouvelles; soyez persuadé que personne ne vous aime ni ne vous estime plus que moi.

45. DE MYLORD MARISCHAL.

Londres, 14 août 1763.



Sire,

Je suis arrivé ici après un voyage incommode et même difficile par les pluies. Cela est passé, mais je m'afflige à penser aux mêmes difficultés encore; car, quoique je n'aie pas osé répondre à votre bonté à me dire de revenir, vu mon âge avancé, je ne renonce pas à cette douce espérance. J'ai le cœur rempli de reconnaissance de vos bienfaits, et serai toute ma vie avec le plus profond respect, Sire, etc.

Permettez que je remercie très-humblement V. M. de sa bonté envers une honnête Musulmaneb que moi, indigne, ai tirée des griffes de Satanas.


a Voyez ci-dessus, p. 295. Frédéric voulait faire venir Battoni pour remplacer Antoine Pesne, mort le 5 août 1757. Voyez t. XIV, p. IV, V, et 34-37.

b Mylord Marischal parle ici d'Émété (Emetullah), fille d'un capitaine de janissaires. Elle avait été retirée, encore enfant, des ruines d'Oczakow à la prise de cette ville par les Russes, en 1737, et le général Keith, frère de lord Marischal. la lui avait donnée. Voyez d'Alembert. Éloge de milord Maréchal, p. 63 et 64.