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37. A M. DARGET.

Potsdam, 1er décembre 1755.

Je voudrais pouvoir faire pour vous ce que vous me demandez; mais vous auriez dû vous apercevoir que je ne pouvais pas parler de cette affaire au duc de Nivernois, et que le maréchal de Belle-Isle serait bien surpris, s'il recevait une de mes lettres où, au lieu de militaire, je lui parlasse de la ferme des postes. Vous savez, d'ailleurs, que je ne souffre pas que personne se mêle de l'administration intérieure de mes États; je suis trop juste pour demander aux autres ce que je ne trouverais pas bon qu'ils me demandassent. Les services que vous m'avez rendus peuvent vous autoriser à me demander des grâces dans mon propre pays; mais, dès lors que je ne puis vous récompenser moi-même, il serait, je crois, indécent que je voulusse que d'autres le fissent. Demandez quelque chose qui dépende immédiatement de moi, et vous verrez que je n'oublie jamais ceux qui m'ont été attachés et que j'ai aimés.

38. DE M. DARGET.

Paris, 21 novembre 1755.



Sire,

On m'a remis un mémoire qui m'a paru assez important pour devoir être mis sous les yeux de V. M.; la manufacture de savon, dont il est question, pourrait faire un objet intéressant pour les États de V. M., où je crois qu'il ne s'en fabrique pas. Si le projet que l'on propose avait votre agrément, Sire, je mettrais les intéressés ici vis-à-vis