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XIV. LETTRES DE FRÉDÉRIC AU COMTE DE HODITZ. (30 MAI 1758 - 5 MARS 1778.)[Titelblatt]

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1. AU COMTE DE HODITZ.

Quartier général, près de Prossnitz, 30 mai 1758.

Monsieur le comte de Hoditz, votre lettre du 23 de ce mois m'a causé bien de la satisfaction, et je vous sais gré des sentiments que vous avez voulu y marquer. Vous pouvez être persuadé de toute ma bonne volonté pour vous faire éprouver ma protection autant que les circonstances présentes le permettront, et je viens de donner mes ordres que, s'il n'y a pas moyen d'exempter entièrement vous et vos sujets de toute contribution ou livraison pendant cette guerre, par les raisons que vous avez bien pénétrées vous-même, l'on ne doive au moins ni vous prégraver, ni surcharger vos sujets, mais les traiter avec ménagement en tout ce qui sera possible. Soyez d'ailleurs assuré que, par les sentiments que je vous connais à mon égard, je serai charmé des occasions où je pourrai vous donner des marques convaincantes de ma protection et de ma bienveillance. Et sur cela, je prie Dieu qu'il vous ait, etc.

2. AU MÊME.

Potsdam, 2 septembre 1763.

Monsieur le comte de Hoditz, ma nièce la duchesse de Würtemberg venant me dire tous les égards et les attentions que vous avez pour<240> moi, j'ai bien voulu vous en marquer ma reconnaissance et vous assurer que tôt ou tard je trouverai l'occasion de vous obliger et de vous témoigner en effet combien je suis sensible aux sentiments de considération et d'amitié que vous montrez dans toutes les occasions vis-à-vis de moi. Sur quoi je prie Dieu, etc.

3. AU MÊME.

Potsdam, 10 avril 1764.

Monsieur le comte de Hoditz, je ne suis point indifférent à l'attention que vous m'avez marquée en m'envoyant une pièce aussi singulière que le livre que vous avez joint à votre lettre du 2 de ce mois. Je vous en remercie bien, et espère d'avoir la satisfaction de vous revoir quand je serai, le mois de septembre de cette année-ci, de retour en Silésie. Sur ce, etc.

4. AU MÊME.

Hundsfeld, 6 septembre 1764.

J'ai reçu, monsieur le comte de Hoditz, la lettre que vous m'avez faite en dernier lieu. Je vous prie d'être persuadé du gré que je vous sais de vos attentions, et du plaisir que j'ai de vous remercier de la bonne réception dont les princes mes neveux se louent fort de votre part. Sur ce, etc.

<241>

5. AU MÊME.

Potsdam, 29 novembre 1764.

Monsieur le comte de Hoditz, je ressens sensiblement les témoignages de votre attachement, que vous venez de me renouveler par votre lettre du 19 de ce mois, à l'occasion de la mort de votre frère. Je vous en fais mon compliment sincère de condoléance; mais ce que vous me marquez de la bonne succession que vous recueillez par cet événement m'est d'ailleurs un motif de vous en féliciter, puisque cela vous doit soulager, et réparer les pertes que vous avez essuyées par les malheurs de la guerre passée. Je ne saurais qu'applaudir au parti que vous avez pris judicieusement de jouir dorénavant de la vie si bien que possible. Par une suite des sentiments que j'ai pour vous, mes vœux sont que vous en profitiez jusqu'à l'âge le plus reculé, et vous devez être assuré de la part que je prends toujours à ce qui vous regarde. Recevez, au surplus, mes remercîments de la galanterie que vous m'avez faite par m'envoyer ces bons faisans que vous avez joints à votre lettre comme les premiers de votre nouvelle acquisition, et qui m'ont été agréables. Soyez persuadé, au reste, que ce sera toujours avec plaisir que je verrai les occasions de vous marquer mon estime. Sur ce, etc.

241-aJ'espère, mon cher comte, que votre succession vous mettra assez à l'aise pour pouvoir entreprendre un jour un certain voyage.

<242>

6. AU MÊME.

Neisse, 27 août 1765.

Monsieur le comte de Hoditz, la nouvelle que vous me donnez de la mort de l'Empereur m'était déjà entrée avant que je reçusse votre lettre, et je vous avertis, par amitié pour vous, que vous feriez bien de retrancher les fêtes que vous méditez,242-a et qui, à l'occasion de cette mort, pourraient vous faire du tort. Sur ce, etc.

7. AU MÊME.

Breslau, 8 septembre 1765.

Monsieur le comte de Hoditz, je vous remercie des beaux fruits que vous m'avez envoyés, mais bien plus encore des sentiments d'attachement que vous témoignez avoir pour moi. Je suis sensible aux pertes que vous pouvez avoir faites par l'incendie que vous me marquez qu'il y a eu chez vous; je vous félicite toutefois que vous n'y ayez pas fait de plus grandes pertes, et que votre château n'ait pas été brûlé. Sur ce, etc.

242-bJe vous plains de tout mon cœur du malheur qui vient de vous arriver à Rosswalde, et je souhaite que la divine providence veille sur vous et sur tout ce qui vous appartient.

<243>

8. AU MÊME.

Potsdam, 20 avril 1766.

J'ai reçu, monsieur le comte de Hoditz, la lettre de condoléance que vous m'écrivez sur la chétive conduite de l'évêque de Breslau,243-a et je ne saurais vous cacher que je suis bien aise de sa désertion, et que je serais véritablement fâché de le ravoir. Pour ce qui est de son frère, dont vous me parlez, il y a longtemps qu'il a fait banqueroute, et je suppose que le lieu où pourra se tenir son frère lui sera très-indifférent, pourvu qu'il puisse se flatter d'en recevoir de l'argent. Sur ce, etc.

243-bVous vous ressouvenez que Judas était un des douze qui trahit un certain Juif. Faut-il s'étonner qu'une cervelle légère comme celle de Schaffgotsch veuille me traiter de même? Mais il en sera cette fois pour sa peine; le temporel de cet homme vaut mieux que ce qu'il prétend avoir de spirituel.

9. AU MÊME.

Potsdam, 27 juillet 1766.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai reçu votre lettre du 21 de ce mois. Je suis bien aise que, selon que vous me le marquez, vous ayez vu l'Empereur. Je vous conserve d'ailleurs une parfaite reconnaissance<244> de la façon dont vous vous énoncez à mon égard, et, comme je compte d'être rendu vers la fin d'août prochain en Silésie, je ne sais si pour lors je pourrai me flatter de vous y voir. Sur ce, etc.

10. AU MÊME.

Romberg, 4 septembre 1766.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai reçu votre lettre du 1er de ce mois, et je suis bien sensible à la reconnaissance que vous m'y témoignez de l'accueil que je vous ai fait à Neisse. Je vous prie d'être persuadé que j'ai été charmé de vous y voir, et que les sentiments d'attachement que vous me marquez me sont des plus agréables. Sur ce, etc.

244-aJe pars dans trois jours, mon cher comte, et je vous recommande à la protection de celui qui veille sur tous ses ouvrages, me flattant de vous revoir sain, gai et content.

11. AU MÊME.

Potsdam, 23 mars 1767.

Monsieur le comte de Hoditz, toutes les lettres que je reçois de vous sont obligeantes, et je vous remercie de celle que vous m'avez faite encore en dernier lieu, et avec laquelle vous m'avez fait parvenir de<245> jeunes arbres de myrobolans rouges et jaunes, y joint du bon brunze.245-a Quoique tout cela m'ait été bien agréable, j'y aurais pourtant préféré la nouvelle de votre santé, que je vous prie de ne pas négliger de rétablir, le plus tôt le mieux, par de bons remèdes. Sur ce, etc.

245-bJ'espère, mon cher comte, de vous revoir encore cette année-ci en bonne santé. Laissons là les champs Élysées; vous n'y arriverez que trop tôt.

12. AU MÊME.

Breslau, 30 août 1767.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai été bien aise de voir, par votre lettre du 27 août, que vous ayez été content du séjour que vous avez fait à Neisse avec moi, et vous pouvez être assuré que j'ai été très-charmé de vous y voir. Au reste, j'ai permis à l'abbé Bastiani de se rendre chez vous, et sur ce, etc.

<246>

13. AU MÊME.

Potsdam, 16 octobre 1767.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai vu avec plaisir, par votre lettre du 9 de ce mois, la part que vous témoignez prendre, à l'occasion du mariage de la princesse ma nièce avec le prince d'Orange, à ce qui me touche de si près, et je vous en fais sincèrement des remercîments. Mon contentement eût été parfait, si vous y eussiez été présent, et j'espère que vous ne me refuserez pas cette satisfaction à une autre occasion. Et sur ce, etc.

246-aJ'ai bien regretté de ne vous pas voir ici; quand pourrez-vous y venir?

14. AU MÊME.

Potsdam, 16 février 1768.

Monsieur le comte de Hoditz, je me rappelle que vous avez eu la bonté, il y a quelques années, à un de mes voyages en Silésie, de me présenter des prunes que je trouvais excellentes. Vous fûtes si obligeant que de vous offrir à vouloir me procurer, soit d'Austerlitz, ou de Selowitz, la sorte d'arbre qui portait ces fruits. Ne prenez donc pas mauvais que j'accepte présentement l'offre que vous m'avez faite alors, et que je vous prie de m'envoyer, aussitôt qu'il vous sera possible, soit des arbres entiers, ou simplement des greffes de cette sorte de prunier. Vous me ferez un sensible plaisir, si vous voulez bien<247> vous charger de cette commission pour moi, et je vous en aurai beaucoup d'obligation. Sur ce, etc.

15. AU MÊME.

Potsdam, 20 mars 1768.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai bien reçu votre lettre du 14 de ce mois. J'y vois avec plaisir les soins que vous m'y marquez avoir pris pour me faire parvenir les myrobolans que je désire. Je vous en sais un gré parfait, et serai très-charmé de vous en prouver ma reconnaissance. Sur ce, etc.

247-aJ'espère que vous pourrez à présent obtenir la permission de la cour de Vienne pour faire un voyage ici.

16. AU MÊME.

Potsdam, 7 avril 1768.

J'ai reçu, monsieur le comte de Hoditz, les arbrisseaux dont vous avez bien voulu accompagner votre lettre du 31 mars dernier. C'est un grand présent pour moi, dont je vous remercie de bon cœur, souhaitant de même de pouvoir un jour vous en présenter des fruits. Si au reste il y a quelque chose ici, dans mon jardin, qui vous puisse<248> faire plaisir, vous n'avez qu'à me le dire et être persuadé que vous ne serez pas refusé. Sur ce, etc.

17. AU MÊME.

Potsdam, 11 juillet 1768.

Monsieur le comte de Hoditz, je vous adresse avec celle-ci le stucateur Sartori, qui a ordre de s'instruire chez vous comment préparer et employer cette espèce de verre dont vous avez fait garnir des chambres entières. Vous me ferez plaisir de lui faire donner tous les renseignements dont il pourrait avoir besoin à cet égard. Et sur ce, etc.

18. AU MÊME.

Schweidnitz, 24 août 1768.

Je serai très-charmé, monsieur le comte de Hoditz, de vous trouver, selon que vous me le promettez par votre lettre du 13 de ce mois, à Neisse quand j'y arriverai,248-a et je vous y ferai de bien grands remercîments de ce que vous avez pris la résolution de vous prêter à l'invitation que je vous ai faite d'assister, à Breslau, aux noces du prince Frédéric de Brunswic.248-b Sur ce, etc.

<249>

19. AU MÊME.

Potsdam, 15 mars 1769.

Monsieur le comte de Hoditz, mon Sans-Souci n'est que le palais du repos et de l'amitié. C'est dans cette solitude agréable que j'en goûte toutes les douceurs. Les amis absents n'y sont pas oubliés. Vos sentiments pour moi vous ont mis depuis longtemps de ce nombre; j'en connais toute la sincérité, et j'aime à m'en rappeler le souvenir. Votre vin d'Istrie et les six barils de brunze y seront donc très-bien accueillis; je les accepte avec reconnaissance. Agréez-en mes remercîments, et, en attendant que je trouve une occasion favorable de prendre ma revanche, soyez assuré que je vous aime et que je vous estime. Sur ce, etc.

20. AU MÊME.

Neisse, 21 août 1769.

Monsieur le comte de Hoditz, il ne se peut rien de plus affectueux que le contenu de la lettre que vous m'avez écrite le 20 de ce mois. Vous connaissez l'amitié que j'ai pour vous; elle me fait désirer l'affermissement de votre santé, et vous êtes sans doute persuadé, par les sentiments que vous me connaissez pour vous, que je m'intéresse véritablement à votre conservation, et que je vous souhaite longues années de vie. Je serai charmé de vous voir ici, selon que vous me le faites espérer, et je veux bien ne pas vous laisser ignorer que S. M. l'Empereur compte d'y arriver le 25 de ce mois. Sur ce, etc.

<250>

21. AU MÊME.

Potsdam, 26 février 1770.

250-aMon cher comte, si vous avez besoin d'alliés, je serai toujours le vôtre, et je compte, cette année, de vous voir à Rosswalde, à mon retour de Moravie.

22. AU MÊME.

Potsdam, 16 avril 1770.

Monsieur le comte de Hoditz, je reçois dans cet instant le brunze que vous m'avez fait le plaisir de m'envoyer avec votre lettre du 8 de ce mois. Venant de vous, il ne saurait être que délicieux. Je vous en fais bien des remercîments. Le Champagne que je vous ai promis est parti avant-hier. J'espère que vous le trouverez bon, surtout après le brunze; s'il ne l'est pas, ce ne sera au moins pas la chaleur qui l'aura gâté en chemin, le temps qu'il fait ici étant aussi affreux qu'il puisse être chez vous. Je suis bien aise que vous soyez content de mon alliance contre votre confédéré, mais je doute que vous en ayez besoin; il ne sera pas plus redoutable que ses confrères. Vous n'avez que faire de craindre que j'oublie Rosswalde à mon voyage de Moravie; faites seulement que je vous y trouve en bonne santé. La mienne, après une attaque de goutte assez rude, est, Dieu merci, assez bien rétablie. Je vous remercie de la part que vous voulez bien y prendre, et sur ce, etc.

<251>

23. AU MÊME.

Potsdam, 6 mai 1770.

Monsieur le comte de Hoditz, votre lettre du 29 avril dernier m'a enchanté. Le cœur a son langage, comme l'esprit a le sien; mais, en fait de sentiments, le premier est beaucoup plus énergique. Je viens d'en faire une nouvelle expérience très-agréable par la lecture de votre lettre. Tout y respire les sentiments d'un cœur qui m'est entièrement dévoué. Mais j'en fais aussi tout le cas qu'il mérite, et il y a longtemps qu'il vous a concilié toute mon estime et toute mon affection. L'une et l'autre est tout aussi tendre que l'intérêt que vous avez pris à mon rétablissement, et que vous venez de m'exprimer d'une manière bien flatteuse; et il ne me reste à désirer que d'avoir des occasions bien fréquentes de vous en donner des preuves agréables et convaincantes. Je me réserve de vous en dire davantage lorsque j'aurai le plaisir de vous revoir.

En attendant, je vous sais gré du tableau que vous m'avez fait du grand écuyer comte de Dietrichstein. Il a augmenté de beaucoup le désir que j'ai de revoir une personne d'un mérite aussi distingué. Sur ce, etc.

24. AU MÊME.

Potsdam, 8 juillet 1770.

J'ai reçu, monsieur le comte de Hoditz, la lettre que vous m'avez bien voulu écrire le 1er de ce mois, et, très-sensible à toutes les marques d'affection et d'attachement dont elle est remplie envers<252> moi, soyez persuadé que je les saurai toujours apprécier et vous en tenir bon compte dans les occasions. Au reste, je compte que, à mon voyage de Moravie,252-a j'aurai le plaisir de vous voir deux fois à Rosswalde, c'est-à-dire, en y allant et à mon retour. Tout ce que je vous prie, c'est d'éviter de vous mettre en dépense. Vous savez combien je suis éloigné de vous en causer, et vous me feriez assurément passer moins agréablement mon temps chez vous. Sur ce, etc.

25. AU MÊME.

Potsdam, 22 juillet 1770.

252-bJe verrai à Rosswalde mon cher comte, et je vous admirerai comme la reine de Saba admira la sagesse de Salomon, et surtout son sérail, qui était, soit dit par parenthèse, un peu plus nombreux que le vôtre. Ce sera, j'espère, le 31 août que je me flatte de jouir de votre vision béatifique, si vous l'approuvez.

26. AU MÊME.

Neisse, 31 août 1770.

Monsieur le comte de Hoditz, je reconnais entre autres à la façon dont vous vous exprimez, dans votre lettre du 30 de ce mois, à l'oc<253>casion du désastre qui est arrivé au général-major d'Anhalt,253-a à quel point vous m'aimez. Je vous en sais le gré le plus parfait, et je puis vous dire, pour vous rassurer sur son sujet, que le mal qui lui est arrivé par la fatale chute qu'il a faite n'est pas sans espoir, et que je m'attends à le voir hors de danger et rétabli en peu. Je compte, au reste, toujours d'avoir le plaisir de vous voir le 2 de septembre, et ma satisfaction de vous rencontrer bien portant égalera l'estime et l'amitié que j'ai pour vous. Sur ce, etc.

27. AU MÊME.

Potsdam. 16 septembre 1770.

Monsieur le comte de Hoditz, je suis encore tout enchanté de mon séjour à Rosswalde, et l'idée du plaisir que j'y ai goûté me suit partout. Partout je vois mon aimable hôte empressé à me donner mille preuves de son attachement et à me procurer mille plaisirs. Que ne puis-je, mon cher comte, vous exprimer tout ce que le souvenir de ce séjour a de délicieux pour moi! Souffrez que, étant loin de vous, je puisse au moins vous assurer par écrit que je me rappellerai toujours avec un plaisir infini les moments que j'ai passés chez vous, et que je ne cesserai jamais de former des vœux ardents et sincères pour votre conservation et prospérité. Sur ce, etc.

<254>

28. AU MÊME.

Potsdam, 21 septembre 1770.

Monsieur le comte de Hoditz, après mon retour ici je me suis empressé à satisfaire au plus tôt à la promesse que je vous ai faite de vous envoyer des cygnes de ces contrées. Le porteur de celle-ci est chargé pour cet effet de vous en présenter quelques-uns de ma part, et je vous prie de les agréer comme une marque de mon estime pour vous et du désir que j'ai de vous faire plaisir. Sur ce, etc.

29. AU MÊME.

Potsdam, 3 octobre 1770.

254-aJe vous ai envoyé des cygnes, mais dont le chant harmonieux n'approche pas de celui des nymphes de Rosswalde.

30. AU MÊME.

Potsdam, 11 octobre 1770.

254-bSi les cygnes avaient eu l'intelligence que leur supposaient les poëtes anciens, je les aurais chargés de vous dire dans le langage le plus harmonieux tout ce que je sens de reconnaissance pour la belle réception<255> que vous m'avez faite. Mais, comme leur chant ne ressemble plus à celui de Cycnus, je me borne à espérer qu'ils vous fourniront de bon duvet pour bourrer les coussins et les matelas que vous employez pour vos expéditions amoureuses ou dans vos maladies.

31. AU MÊME.

Berlin, 29 décembre 1770.

Monsieur le comte de Hoditz, je suis charmé de voir, par votre lettre du 6 de ce mois, que vous vous portez beaucoup mieux que je ne l'ai cru. Combien peu j'ai à me fier aux nouvelles qui m'en sont venues d'autre part, puisque celles-ci vous disaient bien mal! Je souhaite seulement que votre santé se raffermisse de plus en plus et si bien, qu'à la fin vous puissiez réaliser une bonne fois l'espérance de venir me voir. Faites-le, croyez-m'en, comte, et soyez persuadé d'avance que, n'étant pas du tout disposé à vous recevoir en étranger, vous me serez toujours le bienvenu. Cependant je prie Dieu, etc.

32. AU MÊME.

Berlin, 6 janvier 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, les assurances de votre attachement inaltérable, que vous venez de me renouveler dans votre lettre du 26 décembre dernier, m'ont été infiniment agréables. Quand on aime les personnes autant que je vous aime, tout ce qui nous vient<256> de leur part nous fait plaisir. Il y a cependant un article, dans cette lettre, qui m'a fait de la peine; c'est celui de l'état toujours chancelant de votre santé. Si j'avais été instruit par Hippocrate, je serais votre médecin, et je ferais tous mes efforts pour affermir une santé à laquelle je prends tant d'intérêt. Mais, n'ayant point cette vocation, il ne me reste que des vœux à former. Je les forme avec toute l'ardeur dont je suis capable, et leur parfait accomplissement me fera le plus sensible plaisir. Sur ce, etc.

33. AU MÊME.

Potsdam, 3 février 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, je suis charmé de voir, par votre lettre du 28 janvier dernier, les bonnes espérances que vous me faites concevoir des soins que j'ai fait ordonner à mon chirurgien général256-a d'avoir de votre guérison. Vous voyez au moins que je n'oublie rien pour éviter que vous ne me fassiez faux bond, ce que je suis persuadé que vous ne vous pardonneriez pas vous-même, en autant toutefois que cela dépend de vous, puisque vous n'ignorez point la part que je prends à votre conservation. Souhaitant, au reste, d'apprendre bientôt votre entier rétablissement, je prie Dieu, etc.

<257>

34. AU MÊME.

Potsdam, 8 avril 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai reçu votre lettre du 7 de ce mois, par laquelle je vois que vous êtes intentionné de vous en retourner chez vous. Bien sensible au plaisir que vous m'avez fait de venir me voir et de passer quelques semaines chez moi,257-a je souhaite seulement que, pendant ce peu de séjour, vous vous soyez amusé assez bien, que vous ayez lieu d'en être content, et principalement que tout ce voyage soit d'une influence si avantageuse pour votre santé, que je vous revoie bien portant en Silésie. Cependant je prie Dieu, etc.

35. AU MÊME.

Potsdam, 12 avril 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, je vous envoie à la suite de celle-ci le passe-port que vous avez désiré, et dont vous pourrez vous servir pour faciliter votre retour en Silésie; et, me réservant au reste le plaisir de prendre encore congé de vous et de vous réitérer de vive voix les souhaits que je vous fais pour un bon voyage et une heureuse arrivée chez vous, je prie Dieu, etc.

<258>

36. AU MÊME.

Potsdam, 13 avril 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, je suis charmé de voir, par votre lettre du 13 de ce mois, que vous êtes content du séjour que vous venez de faire chez moi. Ne doutant point que ce voyage ne fasse l'effet sur votre santé tel que vous le puissiez désirer et que je le souhaite de bon cœur, j'espère que j'aurai le plaisir de vous retrouver bien portant en Silésie, et, en attendant, je prie Dieu, etc.

37. AU MÊME.

Potsdam, 17 avril 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, je vois par votre lettre du 16 de ce mois que, le passage par eau en Silésie n'étant pas encore tout à fait libre, vous êtes obligé de vous arrêter à Berlin. Je n'en suis pas fâché, je vous l'avoue; le temps, ne pouvant manquer de se mettre au beau, sera plus favorable à votre santé, et vous rendra le trajet moins désagréable. En attendant, vous faites bien de vous amuser à Berlin. Je souhaite seulement que vous y passiez votre temps le moins mal possible, et sur ce, etc.

<259>

38. AU MÊME.

Potsdam, 20 avril 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, étant parti, comme je vois par votre lettre du 19 de ce mois, contre vent et marée, ce m'est une marque aussi assurée qu'agréable que vous vous trouvez d'une santé à l'épreuve de toute la rigueur de la saison. Je vous en félicite de bon cœur, et, vous en souhaitant de même une heureuse continuation pendant tout votre trajet, et que vous arriviez à bon port chez vous, je prie Dieu, etc.

39. AU MÊME.

Potsdam, 8 mai 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, je suis bien fâché de voir, par votre lettre du 3 de ce mois, qu'une indisposition qui vous est survenue vous a obligé de vous arrêter en chemin. J'espère cependant qu'elle n'aura point de suites, et que j'apprendrai bientôt que vous serez, entièrement remis et bien portant, arrivé chez vous. Je le souhaite au moins de bien bon cœur, priant Dieu, etc.

259-aVous changez, mon cher comte, de projets d'un jour à l'autre. Vous quittez les rivières pour la terre ferme; je souhaite que cet élément vous soit plus favorable que l'autre.

<260>

40. AU MÊME.

Potsdam, 19 juin 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, à en juger par le style enjoué de la lettre que vous m'avez fait le plaisir de m'écrire le 6 de ce mois, vous êtes entièrement remis des fatigues de votre corvée de Potsdam. J'en suis bien aise par la part sincère que je prends à votre contentement, et vous en félicite. Au reste, vous avez beau me prôner la satisfaction que vous ressentez encore de votre séjour d'ici; la saison était trop fâcheuse pour vous procurer des amusements dignes de vous, et au défaut desquels il a fallu me borner à de tristes ressources pour vous faire passer votre temps le moins mal qu'il m'a été possible. J'espère cependant que ce ne sera pas la dernière fois que j'aurai le plaisir de vous voir, et alors je tâcherai de redresser ce qui, pour cette fois, n'était pas en mon pouvoir de changer. En attendant, je prie Dieu, etc.

260-aNous chantons ici : Vive le patriarche de Rosswalde!

41. AU MÊME.

Glatz, 21 août 1771.

260-bJ'espère, mon cher comte, de vous revoir à Neisse.

<261>

42. AU MÊME.

Potsdam, 8 septembre 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, très-sensible aux vœux sincères dont, selon votre lettre du 2 de ce mois, vous avez bien voulu accompagner mon retour chez moi, et qui ont été si efficaces, que j'y suis heureusement arrivé, ne doutez point, mon cher comte, que mon amitié pour vous n'y réponde parfaitement, souhaitant de bon cœur que je vous revoie encore bien des années aussi bien portant que je vous ai quitté. Connaissant au reste par moi-même combien parfaitement vous savez arranger des fêtes, je n'ai aucun doute que vous n'ayez une satisfaction entière de celles que vous venez de donner, et dont j'aurai grand plaisir de recevoir des nouvelles. En les attendant, je prie Dieu, etc.

43. AU MÊME.

Potsdam, 4 octobre 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, je vous fais cette lettre pour accompagner les raisins que je prends plaisir de vous envoyer. Je ne sais s'ils vaudront ceux de Rosswalde; mais, si vous pensez que c'est la main de l'amitié qui vous les présente, ils ne laisseront pas que de vous être agréables. Je souhaite seulement qu'ils vous parviennent en bon état, et que vous les trouviez à votre goût, au reste priant Dieu, etc.

<262>

44. AU MÊME.

Potsdam, 23 octobre 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, je suis charmé de voir, par votre lettre du 18 de ce mois, que les raisins que j'ai eu le plaisir de vous envoyer vous sont bien parvenus et vous ont été agréables. Je souhaite seulement que vous les ayez trouvés à votre goût, de quoi cependant j'ai lieu de douter, la saison ayant été en général peu favorable cette année pour pousser les fruits à leur point de maturité. Au reste, il me fait bien plaisir de remarquer que vous jouissez d'une bonne santé. Tâchez, cher comte, de vous la conserver aux désirs d'un ami qui ne cesse point de prier Dieu, etc.

45. AU MÊME.

Berlin, 29 décembre 1771.

Monsieur le comte de Hoditz, la lettre que vous avez bien voulu m'écrire sous le 22 de ce mois, et les vœux que vous m'y faites à l'occasion de ce renouvellement d'année, me confirment bien agréablement les sentiments d'affection que vous me portez. Croyez aussi, cher comte, que je n'oublierai point d'y répondre toujours de la manière que vous pouvez le désirer, et que les souhaits que je fais continuellement pour votre prospérité et la conservation de votre santé sont d'autant plus sincères, que le plaisir de vous revoir chez moi dépend entièrement de leur accomplissement. Mes sœurs, la reine de Suède aussi bien que la princesse Amélie, n'ignorant point<263> combien je vous aime et estime, et combien vous méritez de l'être par l'attachement que vous avez pour moi, ne laissent pas que d'être autant sensibles à votre bon souvenir qu'elles sont fâchées que votre santé réponde si peu au désir qu'elles auraient de vous voir ici. Cependant je me flatte que le proverbe qui dit : Quod differtur non aufertur, dira vrai à votre égard; au moins je le souhaite d'aussi bon cœur que je prie Dieu, etc.

46. AU MÊME.

Potsdam, 5 août 1772.

On ne vous a point dit vrai, cher comte, quand, selon votre lettre du 31 juillet dernier, on vous a voulu faire accroire que je ne viendrais pas cette année à Neisse. J'y viendrai, croyez-m'en, et m'y arrêterai comme de coutume; mais ce qu'il y a pourtant de vrai, et que je regrette beaucoup, c'est que j'y trouverai tant d'occupations, qu'il ne me restera guère de temps à donner à mes amis. Cependant je me réjouis d'avance de vous y voir et, comme j'espère, en parfaite santé; au moins je le souhaite d'aussi bon cœur que je prie Dieu, etc.

47. AU MÊME.

Wenig-Mohnau, 31 août 1772.

Monsieur le comte de Hoditz, ce sont les sentiments d'amitié et d'attachement que vous avez pour moi qui vous ont dicté la lettre que<264> vous m'avez écrite le 27 de ce mois. Comptez que j'y suis très-sensible. Votre présence à Neisse m'a fait un vrai plaisir, et je partirai content d'ici de vous avoir vu, et les nouvelles que de temps en temps je pourrai recevoir de votre santé me seront toujours agréables au delà de l'expression. Et sur ce, etc.

48. AU MÊME.

Potsdam, 11 avril 1773.

Monsieur le comte de Hoditz, je connais votre cœur, et je sais qu'il m'est très-sincèrement attaché. Tout ce que vous m'en dites dans votre lettre du 4 de ce mois m'en fournit une nouvelle preuve bien agréable, et, bien loin de m'ennuyer, a ramené dans mon esprit ces moments doux et précieux que j'ai passés avec vous. Le souvenir m'en sera toujours cher, et par cela même je n'ai pu qu'applaudir à l'idée que vous avez eue de consacrer un de vos bâtiments à ma mémoire. Je ne puis pas, à la vérité, vous rendre la pareille, mais votre nom et votre mérite ne s'effacera jamais dans mon cœur, où la plus vraie estime et amitié les a gravés en caractères indélébiles et éternels. Sur ce, etc.

<265>

49. AU MÊME.

Potsdam, 11 août 1773.



Monsieur le comte de Hoditz,

Si je vous aime? Quelle demande! Rappelez-vous tout ce que je vous ai dit et répété à ce sujet, tant de bouche que par écrit. C'est le meilleur garant que je puisse vous en offrir. Il vous en convaincra que l'on ne saurait rendre plus de justice à votre mérite et à vos sentiments. J'admire le premier, et le souvenir des derniers me fait toujours un plaisir infini. Mais que vous dirai-je du monument dont vous me parlez dans votre lettre du 6 de ce mois? Je me réserve de vous exprimer tout ce que je pense sur cette nouvelle marque de votre attachement, lorsque j'aurai le plaisir de vous voir à Neisse. Je vous y attends au moins sûrement, en conséquence de la promesse que vous venez de me faire, et je serai bien charmé de vous y trouver en bonne santé. Vous n'y serez nullement gêné, et je serai content, pourvu que je puisse vous convaincre que l'on ne saurait rien ajouter à mes sentiments d'estime et d'amitié pour l'aimable staroste de Rosswalde. Sur ce, etc.

50. AU MÊME.

Goldschmieden, près de Breslau, 1er septembre 1773.

Monsieur le comte de Hoditz, la lettre que vous m'avez écrite à votre retour chez vous m'a été des plus agréables. J'y reconnais les sentiments que vous avez pour moi; j'y suis des plus sensibles, et je<266> ne discontinuerai pas de vous en conserver la plus parfaite reconnaissance. Je m'intéresse d'ailleurs bien vivement à votre conservation, et sur ce, etc.

51. AU MÊME.

Potsdam, 15 septembre 1773.

Monsieur le comte de Hoditz, je vous sais un gré infini de la liste des fleurs et des semences que vous m'avez adressée à la suite de votre lettre du 5 de ce mois. Elle me met à même de satisfaire mon inclination et d'embellir votre jardin selon votre propre goût. Je m'y conformerai exactement, et je tâcherai d'obtenir toutes les différentes sortes que vous désirez. Tout ce qui me fait quelque peine, c'est qu'il y en a que je n'ai pas moi-même dans mon jardin, et qu'il faut faire venir de Hollande, par où leur expédition pourrait bien souffrir un délai de quelques semaines. Je ferai cependant tout mon possible pour me les procurer encore assez à temps et vous les faire adresser avant le terme où il faut les mettre en terre. Ici, c'est au mois de novembre qu'on passe à cette opération, et, pourvu que je puisse vous les faire tenir dans le courant du mois prochain, je me flatte toujours que vous pourrez les voir au printemps prochain dans toute leur beauté. Je le souhaite du moins bien sincèrement, puisque je n'ai rien plus à cœur que de contribuer à votre satisfaction, et de vous confirmer par là les sentiments distingués d'estime et d'attachement que je vous conserverai jusqu'à la fin de mes jours. Sur ce, etc.

<267>

52. AU MÊME.

Potsdam, 19 septembre 1773.

Monsieur le comte de Hoditz, la réponse que je vous ai faite en dernier lieu relativement aux fleurs que vous m'avez demandées était à peine partie, que, contre mon attente, mes jardiniers fleuristes sont venus m'avertir, à ma grande satisfaction, que toute la quantité contenue dans la liste que vous m'en aviez fait tenir vous pourrait être fournie d'ici, à une bagatelle près, que je n'estime pas vous intéresser assez pour vous faire perdre peut-être toute une année en la faisant venir de Hollande. Je n'ai donc rien de plus pressé que de vous dépêcher tout cet amas de fleurs dans les cinq caisses dont cette lettre est accompagnée, et à laquelle je joins ici une liste exacte et détaillée de toutes les fleurs y contenues; et, souhaitant au reste qu'elles vous fassent autant de plaisir qu'il m'en fait de vous les envoyer, je prie Dieu, etc.

53. AU MÊME.

Potsdam, 26 janvier 1774.

Monsieur le comte de Hoditz, vous parlez presque comme Voltaire dans votre lettre de félicitation du 14 de ce mois; mais vous pensez infiniment mieux que lui. Vous réunissez l'éloquence et le sentiment dans vos vœux au retour de mon jour de naissance, et c'est précisément cette combinaison qui me rend extrêmement sensible à tout ce que vous demandez au ciel en ma faveur. Oui, mon cher comte, je vous rends cette justice qu'il n'y a pas un mot dans tous vos vœux qui ne parte d'un cœur qui m'est très-sincèrement attaché et dévoué;<268> et vous me rendrez en retour celle d'être persuadé qu'il n'y a ni bonheur ni prospérité que je ne vous souhaite du fond de mon cœur, et que l'intérêt que j'y prendrai sera toujours aussi vif et tendre que le sont les sentiments d'estime et d'amitié que vous me connaissez pour vous. Sur ce, etc.

54. AU MÊME.

Neisse, 23 août 1774.

Monsieur le comte de Hoditz, la lettre que vous m'avez écrite pour vous congédier de moi m'a d'autant plus attendri, que je connais la vérité des sentiments que vous m'y exposez. J'aurais sans doute souhaité que l'état actuel de votre santé et les circonstances vous eussent permis de vous arrêter plus longtemps auprès de moi; mais j'espère que, l'année prochaine, je pourrai avoir le plaisir de vous voir et de vous réitérer de bouche la part invariable que je prends à votre conservation. Et sur ce, etc.268-a

55. AU MÊME.

Le 9 novembre 1774.

268-bJ'ai appris, mon cher comte, que vous étiez malade et que vous aviez du chagrin, deux choses qui me font également de la peine.<269>On prétend que vos affaires sont ruinées au point que vous avez été obligé de congédier tout votre monde et de vous réduire sur le petit pied. Cela m'a fait naître l'idée de vous recueillir ici, où cependant vous serez entièrement maître de votre personne, et de vous aider d'une pension de deux mille écus. Il dépend de vous d'accepter ou de refuser ce parti, selon que vous le trouverez convenable ou non pour vos circonstances où vous vous trouvez. Au moins venez-vous l'envie que j'ai de vous rendre quelque service. J'espère que vous recevrez mon offre sur ce pied-là, et que vous serez persuadé du vrai désir que j'ai de vous voir heureux et content. Adieu.

56. AU MÊME.

Potsdam, 13 novembre 1774.

Monsieur le comte de Hoditz, l'abbé Bastiani ne vous a rien dit que ce que mon cœur sentait pour vous à la nouvelle de tous les malheurs qui vous accablent. Il a été le fidèle interprète de mes sentiments, et votre lettre du 4 de ce mois me fait juger qu'il n'a rien négligé pour vous convaincre de la tendre part que j'y ai prise, et du désir vif et sincère que j'ai de répandre sur vos jours ces douceurs et ces agréments que vous méritez à si juste titre. Oui, cher comte, c'est l'unique motif de l'offre que je vous ai fait faire par le susdit abbé de venir vous établir auprès de votre ami, et cet établissement a trop de charmes pour moi, pour ne point vous réitérer mes instances de le réaliser. Mais je suis trop discret pour l'exiger plus tôt que vos affaires domestiques ne vous le permettront. Vous serez plutôt entièrement le maître de remplir mes vœux quand vous le jugerez à propos.<270> Il me suffit que mon idée ne vous répugne point; je m'en remets pour l'exécution à votre bon plaisir, et je trouverai même dans mon attente l'avant-goût du plaisir que j'aurai de vous posséder pour toujours. Donnez pour cet effet tous vos soins au rétablissement de votre santé, et comptez que personne au monde ne saurait y prendre un intérêt plus vif et plus tendre. Sur ce, etc.

57. AU MÊME.

Potsdam, 27 novembre 1774.

Monsieur le comte de Hoditz, votre lettre du 18 de ce mois m'a de nouveau attendri; elle m'a fait sentir toute la rigueur du sort qui vous persécute. C'est une nouvelle expérience que le mérite n'échappe pas toujours aux caprices de la fortune. Mais le parti que vous prenez est celui d'un homme sage. Quoique nullement insensible à ces coups, vous n'en êtes cependant point abattu. Votre grandeur d'âme vous soutient dans les différents revers que vous éprouvez. Vous savez plier au temps et céder aux circonstances, et je me sais un gré infini de l'asile que je vous ai offert, et que vous venez d'accepter. Il est tout préparé, et il ne dépend que de vous de vous y rendre. J'attends ce moment avec empressement, et, si mes vœux sont exaucés, il ne tardera pas d'arriver. J'aurai soin d'y répandre toutes les douceurs possibles, et peut-être vous feront-elles oublier le passé et couler des jours plus tranquilles et heureux qu'à votre charmant Rosswalde. En attendant, je prie Dieu, etc.

<271>

58. AU MÊME.

Berlin, 20 décembre 1774.

Monsieur le comte de Hoditz, ne vous inquiétez pas sur la manière de m'exprimer votre reconnaissance de l'asile que je vous ai offert. Un cœur aussi sensible que le vôtre, c'est tout ce que je demande. Donnez plutôt tous vos soins à votre prompt et parfait rétablissement, afin que vous puissiez vous rendre bientôt à mes vœux et éprouver tous les sentiments d'estime et d'attachement que j'ai pour vous. C'est tout ce qui me reste à répondre à votre chère lettre du 13 de ce mois, et sur ce, etc.

59. AU MÊME.

Berlin, 2 janvier 1775.

Monsieur le comte de Hoditz, si mon amitié et mes vœux suffisaient pour vous rendre votre première santé et force, il y a déjà longtemps que vous ne compteriez que des jours parfaitement sains, tranquilles et heureux. Mais, quelque vif et sincère que soit mon attachement pour vous, je ne saurais passer les bornes de l'humanité, et il faut que je me renferme dans ce qui dépend de moi et que le nouveau période que nous venons de commencer me fournit une occasion très-agréable d'observer. C'est de renouveler mes vœux ardents pour votre prompt et parfait rétablissement, pour votre bonheur et prospérité inaltérable, enfin pour tout ce qui peut vous rendre heureux et content. Vous faut-il des garants que tout ce que je viens de vous<272> dire part d'un cœur qui vous estime et qui vous aime? Le temps passé vous en fournira en abondance, tout comme je me flatte que vous en trouverez encore dans l'avenir. En attendant, je vous remercie de la petite pièce de la plume du comte de Lamberg,272-a et sur ce, etc.

60. AU MÊME.

Potsdam, 10 mai 1775.

Monsieur le comte de Hoditz, j'apprends avec plaisir par votre lettre du 5 avril que l'état de votre santé se rétablisse un peu; je souhaite que cela continue et aille toujours mieux. Si vous venez à Neisse, je serais charmé de vous y voir, et, si tant est que vous ayez besoin de quelques secours, vous pourrez vous expliquer plus clairement sur la nature de ceux que vous attendez de ma part. Et sur ce, etc.

272-bExpliquez-vous plus nettement, mon cher comte, sur vos besoins.

<273>

61. AU MÊME.

Potsdam, 19 juin 1775.

Monsieur le comte de Hoditz, le détail de vos embarras domestiques m'a fait une peine infinie, et il est tout naturel qu'il ait excité en moi le désir ardent d'être à même de vous en délivrer. Jusqu'ici je ne vois pas comment satisfaire un désir aussi conforme à mes sentiments pour vous. Cette idée m'occupera cependant toujours, et je vous prie d'attendre mon arrivée en Silésie. Peut-être alors pourrai-je vous soulager et contribuer au rétablissement de votre bonheur et prospérité. Sur ce, etc.

62. AU MÊME.

Potsdam, 17 septembre 1775.

Monsieur le comte de Hoditz, s'il y a du plaisir à faire des heureux, ce plaisir devient plus sensible encore par les sentiments de reconnaissance de ceux qui sont les objets de nos soins empressés et affectueux; et c'est précisément le cas où je me trouve, mon cher comte, par tout ce que vous me dites de poli et d'obligeant dans votre lettre du 8 de ce mois. Sans attribuer à mes petits secours tout le mérite que vous leur donnez, je vous prie de les regarder comme un mémorial de tout ce que je sens pour vous, et de tout ce que je suis disposé à faire pour répandre sur votre asile ici tous les agréments et toutes les douceurs dont vous aurez besoin pour couler des jours tranquilles et heureux. Sur ce, etc.

<274>

63. AU MÊME.

Potsdam, 29 octobre 1775.



Monsieur le comte de Hoditz,

L'on vous a dit vrai, mon cher comte, j'ai été malade, et un accès de goutte m'a bien tourmenté. Mais je me porte mieux, Dieu merci, et je suis dans la convalescence. J'espère que mon rétablissement sera bientôt parfait, et l'ardeur de vos vœux y aura sûrement quelque part. J'aime au moins à m'en persuader, et votre lettre du 23 de ce mois ne me permet pas d'en douter. Je mérite les sentiments que vous m'y renouvelez, par cet intérêt vif et tendre que je prends à tout ce qui vous regarde, et par l'envie que j'ai de contribuer à la douceur de vos jours. L'asile que vous me demandez vous est toujours ouvert; il ne dépend que de vous d'y entrer quand vous le jugerez à propos. Dans quelque temps que vous y fassiez votre retraite, vous y serez très-bien reçu, et je vous l'offre de nouveau aux conditions qui vous sont déjà connues, priant, en attendant, Dieu, etc.

64. AU MÊME.

Potsdam, 10 décembre 1775.

Monsieur le comte de Hoditz, le tableau est bien touchant, que présente votre lettre du 3, de l'état de langueur où vous vous trouvez. J'y compatis, et ma compassion est d'autant plus vive, que je viens moi-même de sortir des douleurs cuisantes de ma goutte, qui m'a tourmenté cette année-ci plus longtemps que jamais. Grâce au ciel, elle m'a quitté à la fin, et je me trouve dans la convalescence et dans<275> l'espérance de reprendre bientôt mes forces. Je voudrais bien que vous pussiez en dire autant, mon cher comte, de votre paralysie. Cette nouvelle me ferait un plaisir infini par l'amour que je vous porte, et qui ne finira point. Mais votre lettre m'apprend que vos maux ne finissent pas encore, et que j'ai besoin encore de toute l'ardeur de mes vœux pour vous en procurer le rétablissement. Je les redouble donc de tout mon cœur, et prie Dieu qu'il vous rende bientôt votre santé, qui m'est si chère, et qu'il vous ait ensuite toujours, etc.

65. AU MÊME.

Potsdam, 18 janvier 1776.

Monsieur le comte de Hoditz, votre lettre du 12 de ce mois m'a enchanté. Elle présente un tableau parfait des sentiments de votre cœur, et sa fidélité y répand des agréments dont un cœur formé pour la vraie amitié est seul capable de goûter toutes les délices. Oui, mon cher comte, votre joie sur ma convalescence, qui, Dieu merci, fait tous les jours des progrès nouveaux et assurés, vos vœux à l'occasion de mon jour de naissance, tout me garantit la place que je continue d'occuper dans votre cœur, et qui fera toujours l'objet de mes désirs; et, s'il me reste encore quelque chose à souhaiter, c'est de voir, à mon tour, parfaitement accomplis tous les vœux que je ne cesse de former en votre faveur. En attendant, etc.

<276>

66. AU MÊME.

Potsdam, 4 mai 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, je viens de recevoir de mon ministre d'État de Hoym le rapport ci-joint, que je suis bien aise de vous communiquer, afin que vous puissiez le lire et me le renvoyer ensuite. Ce n'est point encore ce que j'attendais; aussi ai-je demandé des explications plus claires et plus détaillées, qui ne tarderont vraisemblablement pas de m'entrer. Soyez donc tranquille et patientez-vous tant soit peu dans l'espérance que tout ira bien, ce que je souhaite autant pour ma propre satisfaction que pour la vôtre. Sur ce, etc.

67. AU MÊME.

Potsdam, 24 mai 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai vu avec plaisir par votre lettre d'hier les nouvelles assurances que vous me donnez de votre attachement. Je vous en tiens bon compte, et vous recommande, à cette occasion, de vous ménager autant que possible, et surtout de ne pas vous hasarder au grand air avant que vous ne vous trouviez entièrement rétabli, et que vous n'ayez premièrement repris toutes vos forces. Sur ce, monsieur le comte de Hoditz, je prie Dieu, etc.

<277>

68. AU MÊME.

Potsdam, 31 mai 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, je viens de recevoir vos félicitations sur mon heureux retour. Croyez que, si je suis sensible au tendre intérêt que vous prenez à tout ce qui me regarde, je ne le suis pas moins, à la vérité d'une manière bien différente, à vos peines et à vos chagrins. Je désire plus que personne de les voir finir; j'y contribuerai certainement autant que possible, et, en attendant, vous me ferez plaisir de vous patienter jusqu'à ma prochaine tournée en Silésie, d'où je compte vous rapporter des nouvelles excellentes sur l'état de vos affaires. Je vous remercie, au surplus, des vœux que vous faites en ma faveur, en priant Dieu par contre, etc.

277-aEncore quinze jours de patience, mon cher comte, et vos affaires iront bien.

69. AU MÊME.

Potsdam, 21 juillet 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, vous me ferez plaisir de vous patienter encore. L'essentiel est que vous soyez en règle avec la cour de Vienne, et, quant à Sporni, dès que votre plein pouvoir sera arrivé, on ne manquera pas de le congédier; le reste sera également arrangé<278> à votre satisfaction. Vous pouvez être très-tranquille sans vous chagriner davantage. Sur ce, monsieur le comte, je prie Dieu, etc.

278-aUn peu de patience, mon cher comte; Rome ne fut pas bâtie dans un jour.

70. AU MÊME.

Potsdam, 28 juillet 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, le mémoire pour l'arrangement de votre affaire de Rosswalde m'est parvenu par votre lettre d'hier. Vous pouvez compter que je m'acquitterai de la commission aussi bien que je pourrai. Tranquillisez-vous, en attendant, et prenez patience; vous savez que les choses ne vont pas si vite à la cour de Vienne qu'on le pense. Je parlerai, à mon arrivée en Silésie, au baron de Riedesel,278-b qui viendra me trouver le 20 d'août; je le garderai jusqu'au 24, jour de son départ pour Vienne, où il ne sera de retour que le 27, et, comme l'accès n'est pas très-facile chez les grands de ce pays-là, il lui faudra bien encore quelques jours pour saisir l'occasion d'insinuer le tout au comte de Kaunitz. Attendez donc patiemment la définition de votre affaire; j'en augure assez favorablement pour croire qu'elle se terminera bien et selon vos désirs. Sur ce, je prie Dieu, etc.

<279>

71. AU MÊME.

Potsdam, 4 août 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, je remarque avec plaisir, par votre lettre d'aujourd'hui, le tendre intérêt que vous ne cessez de prendre à ce qui me regarde. Recevez-en mes remercîments, et soyez persuadé que je vous sais infiniment gré des vœux que vous faites en ma faveur, ainsi que de vos sentiments de dévotion et de zèle pour ma personne. Quant à votre Rosswalde, je verrai de vous aider autant qu'il dépendra de moi; mais il n'y aura guère moyen de rien régler définitivement avant le retour du baron de Riedesel à Vienne. La manière dont je lui recommanderai vos intérêts doit vous tranquilliser entièrement. Sur ce, etc.

279-aUn peu de patience, mon cher comte; les affaires ne se traitent pas aussi vite que vont les idées.

72. AU MÊME.

Potsdam, 10 août 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, j'ai trouvé dans votre lettre d'hier les nouveaux points relatifs à l'arrangement de vos affaires. Soyez certain que je ferai l'impossible en votre faveur, et que je n'omettrai rien de tout ce qui pourra contribuer à la réussite de vos vues. J'ai reçu aujourd'hui mes lettres de Vienne. La façon dont cette cour s'explique à votre sujet est des plus obligeantes, et les dispositions favo<280>rables qu'elle paraît vous conserver semblent lever toutes les difficultés. Tranquillisez-vous seulement, en attendant avec patience la décision de votre sort, persuadé comme vous devez l'être qu'elle répondra entièrement à vos désirs. Sur ce, monsieur le comte de Hoditz, etc.

73. AU MÊME.

Neisse, 20 août 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, pour vous prouver que je ne vous ai point oublié, je suis bien aise de vous marquer que vos affaires prennent bon train, et je compte vous donner en son temps là-dessus des avis qui ne manqueront pas de vous faire plaisir. Sur ce, monsieur le comte, je prie Dieu, etc.

280-aSi vous renoncez à l'entretien de votre jardin, vous pourrez avoir quatre mille neuf cents florins de revenu net.

74. AU MÊME.

Potsdam, 15 septembre 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, je vous sais un gré parfait de la part que vous prenez à l'état de ma santé, et vous remercie des vœux que vous faites pour l'accélération de mon rétablissement, qui, j'espère,<281> ne tardera pas. La sincérité qui règne dans vos procédés ne me laissant nul doute sur la nature de vos sentiments, il m'est toujours agréable de vous témoigner combien je vous estime. Sur ce, etc.

75. AU MÊME.

Potsdam, 26 septembre 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, vous ne cessez de me fournir de nouvelles preuves bien agréables de vos sentiments de dévotion et de zèle. L'on ne saurait être plus sensible que je le suis à celles que renferme votre lettre d'hier, qui les exprime de la manière la plus flatteuse. Je les agrée avec le même plaisir que mon rétablissement vous a causé, et je désire, en retour, de vous voir vivre en bonne santé dans la retraite que vous vous êtes choisie, sans qu'aucune incommodité ni inquiétude puisse altérer le contentement et le bien-être dont vous jouissez aujourd'hui à ma grande satisfaction. Sur ce, etc.

76. AU MÊME.

Potsdam, 24 octobre 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, l'on ne saurait exprimer avec plus de force et de vivacité le zèle et l'attachement dont vous faites profession pour ma personne. Votre lettre d'hier est remplie de sentiment; les assurances flatteuses qu'elle renferme excitent ma sensibilité, et me dédommagent bien de l'intérêt que j'ai pris jusqu'ici à tout ce qui<282> vous regarde. Je suis ravi d'apprendre la satisfaction que vous éprouvez dans votre particulier; elle ne manquera pas d'influer avantageusement sur votre santé, ce qui me fera plaisir. Sur ce, je prie Dieu, etc.

282-aBon courage, mon cher comte, prenez des médecines, guérissez-vous, et vous aurez encore du plaisir dans le monde, tandis que vous y vivrez.

77. AU MÊME.

Potsdam, 17 décembre 1777.

Monsieur le comte de Hoditz, si j'ai eu beaucoup de plaisir à vous faire éprouver quelque effet de ma bienveillance et de mon estime, je n'en ressens pas moins à la lecture de la lettre que vous venez de m'écrire, et suis sensible à la gratitude que vous m'y témoignez. Sur ce, etc.

78. AU MÊME.

Berlin, 18 janvier 1778.

Monsieur le comte de Hoditz, autant que le nouvel exposé de vos sentiments m'a fait plaisir, avec autant de peine ai-je appris par votre lettre que mylord Marischal a eu une attaque d'apoplexie. Je souhaite bien ardemment que celle-ci n'ait point de suites, et que plutôt, à mon retour, j'aie la consolation de vous trouver tous les deux dans<283> un état de convalescence qui me permette d'espérer de posséder encore longtemps deux personnes d'un mérite et d'un attachement aussi distingué. Sur ce, etc.

79. AU MÊME.

Potsdam, 24 janvier 1778.

Monsieur le comte de Hoditz, vous me donnez à l'époque de l'anniversaire de mon jour de naissance une preuve bien agréable de la vivacité de vos sentiments zélés et affectueux, par les félicitations que vous me présentez dans votre lettre d'aujourd'hui, que je trouve remplie de l'effusion d'un cœur reconnaissant et sensible. Je vous sais gré des vœux sincères que vous faites en ma faveur; ils me sont garants d'une source de félicité par le plaisir que j'aurai de vous faire éprouver en tout temps les effets de ma bienveillance et de mon estime. Les vœux que je vous fais en échange sont que vous vous portiez parfaitement bien, et que l'état de votre santé soit tout à fait rétabli et bien durable. Je vous recommande pour cet effet de ménager votre santé et d'éloigner avec soin tout ce qui pourrait altérer votre bien-être et votre contentement, qui m'intéressera toujours. Sur ce, etc.

80. AU MÊME.

Potsdam, 1er mars 1778.

Monsieur le comte de Hoditz, l'assiduité que vous avez à m'entretenir de votre attachement et de votre dévotion ne saurait m'être<284> que fort agréable, et vous ne devez pas craindre de devenir importun. Ce n'est pas une petite satisfaction pour moi de voir les vœux que vous formez en ma faveur. Soyez assuré que c'est particulièrement pour avoir plus d'occasions de vous témoigner combien j'y suis sensible que j'en désire l'accomplissement autant que la continuation de votre bien-être. Sur ce, etc.

81. AU MÊME.

Potsdam, 5 mars 1778.

Monsieur le comte de Hoditz, l'épanchement de votre cœur dans votre lettre d'aujourd'hui m'a infiniment attendri. Mais, mon cher comte, ne vous abandonnez pas à ces idées sombres qui paraissent agiter votre âme sensible. Souvenez-vous que vous êtes philosophe, et que notre sort ne dépend pas de notre direction. Votre propre expérience vous a appris plus d'une fois que tout vient à point à qui peut attendre. Suivez cette maxime, et tranquillisez-vous par l'assurance que je vous aime et que je ne vous abandonnerai jamais. Sur ce, je prie Dieu qu'il vous ait, monsieur le comte de Hoditz, en sa sainte et digne garde.


241-a De la main du Roi.

242-a Pour la visite que le Roi fit au comte, à Rosswalde, à la fin d'août 1765.

242-b De la main du Roi.

243-a Le comte de Schaffgotsch. Voyez t. XIX, p. 430.

243-b De la main du Roi.

244-a De la main du Roi.

245-a Le mot brunze vient de brynza, nom slave du fromage de brebis qui se fait dans les Karpathes orientaux, et que le commerce transporte jusqu'à Bude, Vienne, Prague et Varsovie. C'est dans la lettre du Roi au comte de Hoditz, Leipzig, 25 février 1761, que nous trouvons ce mot pour la première fois. « J'ai été, dit-il, charmé au possible de la lettre polie dont vous avez accompagné le brunze que vous m'avez envoyé. » Il écrit au même, le 10 novembre 1766 : « J'ai été bien aise du brunze que vous m'avez envoyé, et il m'a fait d'autant plus de plaisir, que l'abbé de Hradisch vous l'avait remis. »

245-b De la main du Roi.

246-a De la main du Roi.

247-a De la main du Roi, probablement.

248-a Le 27 août, Frédéric écrivit de Glatz au comte de Hoditz : « Je compte d'être demain à Neisse. »

248-b Le 6 septembre.

250-a Post-scriptum ajouté par Frédéric à une lettre officielle.

252-a Voyez t. VI, p. 31.

252-b De la main du Roi.

253-a Henri-Guillaume d'Anhalt. Voyez t. V, p. 115 et 239, et t. VI. p. 166.

254-a Post-scriptum ajouté par Frédéric à une lettre officielle.

254-b De la main du Roi.

256-a Le chirurgien-major Fuchs, comme on le voit par des lettres postérieures.

257-a Voyez t. XIII, p. 80-85.

259-a De la main du Roi.

260-a De la main du Roi.

260-b Post-scriptum ajouté par Frédéric à une lettre officielle.

268-a Voyez l'Épître au comte de Hoditz, t. XIII, p. 139-143.

268-b De la main du Roi.

272-a Le Mémorial d'un mondain, par M. le comte Max. Lamberg, C. de LL. MM. II. RR. AA. Au Cap-Corse, 1774. L'auteur y fait mention de Frédéric, p. 14 et 54. Le comte de Hoditz avait aussi recommandé à Frédéric, le 2 ou le 3 septembre 1770, lors de son séjour à Rosswalde, la comédie allemande du baron d'Ayrenhoff intitulée Der Postzug. Voyez t. VII, p. 109.

272-b De la main du Roi.

277-a De la main du Roi.

278-a De la main du Roi.

278-b Voyez t. VI, p. 159.

279-a De la main du Roi.

280-a De la main du Roi.

282-a De la main du Roi.