<161> ce cas, Sire, un autre allié que la France? et, quelque puissant que vous soyez, un allié vous est-il inutile? Vous connaissez les ressources de la maison d'Autriche, et combien de princes sont unis à elle. Mais résisteraient-ils à votre puissance jointe à celle de la maison de Bourbon?5o On les y recevra, Biribi, A la façon de Barbari, Mon ami.a
6o Si vous faites seulement marcher des troupes à Clèves, n'inspirez-vous pas la terreur et le respect, sans craindre que l'on ose vous faire la guerre? N'est-ce pas, au contraire, le seul moyen de forcer les Hollandais à concourir, sous vos ordres, à la pacification de l'Empire et au rétablissement de l'Empereur, qui vous devra deux fois son trône, et qui aidera à la splendeur du vôtre?6o Vous voulez donc qu'en vrai dieu de machine J'arrive pour le dénoûment? Qu'aux Anglais, aux pandours, à ce peuple insolent, J'aille donner la discipline? Mais examinez mieux ma mine; Je ne suis pas assez méchant.
7o Quelque parti que V. M. prenne, daignera-t-elle se confier à moi comme à son serviteur, comme à celui qui désire de passer ses jours à votre cour? Voudra-t-elle que j'aie l'honneur de l'accompagner à Baireuth, et, si

a Voyez La vie privée du roi de Prusse, ou Mémoires pour servir à la vie de M. de Voltaire, écrits par lui-même. A Amsterdam, 1784, p. 62. Voyez aussi les Œuvres de Voltaire, édit. Beuchot, t. XL, p. 78.