<139> ma convalescence. Tout ce qui égaye est alors de saison, et mon orthodoxie, se contentant de vous laisser, Sire, au jugement de l'Église, ne m'empêche point de sentir la tournure spirituelle que vous donnez à vos hérésies. Celle de M. le duc de Würtemberg le fera excommunier de toutes les femmes. Je plains bien sincèrement madame la duchesse, et je sais combien elle est digne d'un meilleur sort. Mais, Sire, avec un protecteur tel que vous, on ne peut être tout à fait malheureux. Je suis bien flattée de me savoir encore dans le souvenir de votre aimable nièce. Quoique les choses communes ne soient point faites pour V. M., agréez, Sire, que je vous présente mes vœux à l'occasion de la nouvelle année. Vous voudrez bien les distinguer, puisqu'ils partent du cœur, et de ces sentiments inaltérables avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.

76. A L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Berlin, 10 janvier 1767.



Madame ma sœur,

Tous les jours de l'année sont celui du nouvel an pour moi, quant à la part sincère que je prends à la prospérité et à la conservation de V. A. R. Mes vœux vous accompagnent toujours, madame, et l'époque que l'usage a fixée avec distinction pour les manifester ne peut rien ajouter aux miens. Tout ce que vous daignez me dire d'obligeant à ce sujet restera, madame, profondément gravé dans ma mémoire, et servira d'aliment perpétuel à ma reconnaissance.

Nous venons de célébrer ici les Rois, non avec une gravité doctorale, qui ne convient point à mon caractère, mais avec des assai-