<214> serait permis d'en faire mention. Je conte à un certain abbé Bastiani,a digne de vous admirer, ce que j'ai entendu et vu ici sur la fin du mois d'octobre de l'année passée; il m'envie mon bonheur, et il n'aspire qu'à jouir de la même félicité, et, pour vous le dire, madame, de jouir de votre vue béatifique. La lettre de V. A. R. a ramené l'espérance en mon cœur; elle me fait entrevoir, par une suite de ses mêmes bontés, qu'elle pourrait encore honorer ces lieux de sa présence. Je lui attribue avec raison tout le bonheur que nous a procuré le séjour qu'elle a daigné faire ici, parce que diva Antonio, ne peut que verser sur les humains des bénédictions célestes. Dans l'espérance d'en recevoir encore de ses mains bienfaisantes, vous me permettrez, madame, de vous assurer du zèle sincère et de l'admiration infinie avec lesquels j'ai l'honneur d'être, etc.

Permettez que je fournisse de temps en temps votre cuisine de poissons qu'on n'a point en Saxe, pour être bon au moins à diversifier les mets de carême et de jours maigres auxquels V. A. R. est assujettie.

126. DE L'ÉLECTRICE MARIE-ANTONIE DE SAXE.

Dresde, 20 avril 1770.



Sire,

Votre Majesté a su par Stutterheim la raison qui m'a empêchée de répondre à ses charmantes lettres, si flatteuses pour ma vanité. Si mon âme avait le ressort de la vôtre, je braverais comme vous, Sire,


a Voyez t. I, p. xv; t. IX, p. Ix; et t. XIII, p. 15.